
crédits : MARINE-MARCHANDE.NET
Les discussions sont toujours compliquées autour de la formation des prix du carburant à la Réunion. Les ateliers mis en place par l'Etat, après les événements qui ont secoué l'île (émeutes et manifestations) pour demander une baisse des prix du gasoil et du sans-plomb à la pompe, ont éclairé les acteurs sur le prix CAF (Coût Assurance Fret). Elles ont également donné des informations sur les propriétaires du Tamarin, le bateau en charge du ravitaillement en carburant de l'île, mais ont laissé certains participants frustrés de ne pas avoir plus d'éclaircissements sur le coût réel du fret.
"Lors de l'atelier du 6 avril dernier, une présentation d'un certain nombre d'éléments techniques et financiers assez complexes, n'a pas vraiment permis des réactions et des questionnements sans avoir le recul nécessaire pour en faire une analyse sur le fond, même si un réel échange a pu avoir lieu", explique Jocelyn Cavillot, représentant régional de l'union syndicale Solidaires, dans un mail adressé à l'ensemble des acteurs siégeant à l'observatoire des prix. Le représentant régional de Solidaires est un acteur de l'atelier de formation des prix et membre de l'Observatoire des prix, il pointe du doigt le coût du fret, lié au bateau Tamarin, qui serait "surévalué" selon ses calculs.
"Certaines erreurs surévaluent de manière non négligeable le coût d'une rotation du Tamarin"
"L'examen un peu plus précis de ce document, des questionnements et des réponses apportées lors de cette séance et lors de la présentation du Tamarin au Port ne paraissent pas être reflétés dans la synthèse proposée (…). Cette situation peut s'expliquer notamment par certaines erreurs qui surévaluent de manière non négligeable le coût d'une rotation du Tamarin", ajoute-t-il. Dans cette optique, l'union syndicale Solidaires a procédé à un travail de synthèse sur le prix CAF et le coût de rotation du Tamarin et "les conclusions sont quelques peu différentes de la synthèse proposée par le rapporteur", souligne-t-il.
Dans la synthèse proposée par Solidaires, il apparait que le point négatif, toujours entouré d'ombre, est le fret. "Les intervenants au nombre de 4 dans le circuit d'acheminement des carburants sont trop importants. Ni transparence, ni les prix n'y gagnent", explique Jocelyn Cavillot. Le Tamarin est un bateau appartenant à une GIE (Groupement d'intérêt économique) composé de banques. Le prix d'achat du bateau est revenu à 50 millions d'euros alors que "défiscalisation faite", le coût réel reviendrait à 35 millions d'euros. Le Tamarin est ensuite affrété par la Socatra pour un coût annuel de 5,8 millions d'euros (affrètement et exploitation). Enfin vient se greffer un contrat de sous affrètement "conclu et signé par un GIE composé des 4 compagnies mères des importateurs locaux", souligne-t-il.
1,45 million contre 1,1 million d'euros
En y ajoutant la SRPP, le carburant et les droits de port, le coût d'une rotation est évaluée à 1,1 million d'euros pour le Tamarin. "Ce calcul est très inférieur au 1,45 millions de l’exposé", explique Jocelyn Cavillot. Ce dernier met en avant une rentabilité excessive du Tamarin par rapport à l'investissement constaté. "Des loyers annuels de 4 millions d'euros remboursables en 9 ans alors que le bateau à une durée de vie de 30 ans environ", ajoute-t-il.
Montrées du doigt, les prestations surévaluées. "Deux intervenants, la Socatra et la GIE, sont de trop dans l'exploitation du Tamarin. Le schéma type de défiscalisation prévoit un investisseur et exploitant", précise-t-il.
"A quoi servent les deux intermédiaires affréteurs et sous-affréteurs? Dans un contrat classique de défiscalisation le bien revient pour une valeur résiduelle à l’exploitant. Sera-t-il le cas en novembre 2013 à la fin du contrat ? Et le groupement d’importateurs locaux sera-il considéré comme exploitant ou la Socatra ? Pourquoi sur le bateau, avec des millions de financement public, et qui ne dessert que la Réunion, sur 24 salariés, il y a 6 Français ,17 Malgaches et un Roumain ?", s'interroge-t-il.
Prochain atelier : "Acheter le carburant différemment"
Avec ces chiffres et des montages financiers complexes, Jocelyn Cavillot est "conscient" que les économies potentiellement réalisables sont difficilement quantifiables. "Les coûts sont maximisés à la plus grande joie des pétroliers", précise-t-il. Sur le fret, l'économie qu'il est possible de faire est de l'ordre de 1 centime sur le Tamarin, "mais 1 centime sur 500 millions de litres c’est 5 millions d’euros par an d’économie sur le fret uniquement", conclut Jocelyn Cavillot.
La prochaine réunion de l'atelier sur la formation du prix des hydrocarbures se tiendra mardi prochain à la Chambre de commerce et d'industrie. Sous le thème "Acheter le carburant différemment", les grandes lignes de cette séance de travail et d'échanges concerneront les zones d’approvisionnement et la qualité des carburants. Mais les éclaircissements demandés par Solidaires devraient s'y inviter.
"Lors de l'atelier du 6 avril dernier, une présentation d'un certain nombre d'éléments techniques et financiers assez complexes, n'a pas vraiment permis des réactions et des questionnements sans avoir le recul nécessaire pour en faire une analyse sur le fond, même si un réel échange a pu avoir lieu", explique Jocelyn Cavillot, représentant régional de l'union syndicale Solidaires, dans un mail adressé à l'ensemble des acteurs siégeant à l'observatoire des prix. Le représentant régional de Solidaires est un acteur de l'atelier de formation des prix et membre de l'Observatoire des prix, il pointe du doigt le coût du fret, lié au bateau Tamarin, qui serait "surévalué" selon ses calculs.
"Certaines erreurs surévaluent de manière non négligeable le coût d'une rotation du Tamarin"
"L'examen un peu plus précis de ce document, des questionnements et des réponses apportées lors de cette séance et lors de la présentation du Tamarin au Port ne paraissent pas être reflétés dans la synthèse proposée (…). Cette situation peut s'expliquer notamment par certaines erreurs qui surévaluent de manière non négligeable le coût d'une rotation du Tamarin", ajoute-t-il. Dans cette optique, l'union syndicale Solidaires a procédé à un travail de synthèse sur le prix CAF et le coût de rotation du Tamarin et "les conclusions sont quelques peu différentes de la synthèse proposée par le rapporteur", souligne-t-il.
Dans la synthèse proposée par Solidaires, il apparait que le point négatif, toujours entouré d'ombre, est le fret. "Les intervenants au nombre de 4 dans le circuit d'acheminement des carburants sont trop importants. Ni transparence, ni les prix n'y gagnent", explique Jocelyn Cavillot. Le Tamarin est un bateau appartenant à une GIE (Groupement d'intérêt économique) composé de banques. Le prix d'achat du bateau est revenu à 50 millions d'euros alors que "défiscalisation faite", le coût réel reviendrait à 35 millions d'euros. Le Tamarin est ensuite affrété par la Socatra pour un coût annuel de 5,8 millions d'euros (affrètement et exploitation). Enfin vient se greffer un contrat de sous affrètement "conclu et signé par un GIE composé des 4 compagnies mères des importateurs locaux", souligne-t-il.
1,45 million contre 1,1 million d'euros
En y ajoutant la SRPP, le carburant et les droits de port, le coût d'une rotation est évaluée à 1,1 million d'euros pour le Tamarin. "Ce calcul est très inférieur au 1,45 millions de l’exposé", explique Jocelyn Cavillot. Ce dernier met en avant une rentabilité excessive du Tamarin par rapport à l'investissement constaté. "Des loyers annuels de 4 millions d'euros remboursables en 9 ans alors que le bateau à une durée de vie de 30 ans environ", ajoute-t-il.
Montrées du doigt, les prestations surévaluées. "Deux intervenants, la Socatra et la GIE, sont de trop dans l'exploitation du Tamarin. Le schéma type de défiscalisation prévoit un investisseur et exploitant", précise-t-il.
"A quoi servent les deux intermédiaires affréteurs et sous-affréteurs? Dans un contrat classique de défiscalisation le bien revient pour une valeur résiduelle à l’exploitant. Sera-t-il le cas en novembre 2013 à la fin du contrat ? Et le groupement d’importateurs locaux sera-il considéré comme exploitant ou la Socatra ? Pourquoi sur le bateau, avec des millions de financement public, et qui ne dessert que la Réunion, sur 24 salariés, il y a 6 Français ,17 Malgaches et un Roumain ?", s'interroge-t-il.
Prochain atelier : "Acheter le carburant différemment"
Avec ces chiffres et des montages financiers complexes, Jocelyn Cavillot est "conscient" que les économies potentiellement réalisables sont difficilement quantifiables. "Les coûts sont maximisés à la plus grande joie des pétroliers", précise-t-il. Sur le fret, l'économie qu'il est possible de faire est de l'ordre de 1 centime sur le Tamarin, "mais 1 centime sur 500 millions de litres c’est 5 millions d’euros par an d’économie sur le fret uniquement", conclut Jocelyn Cavillot.
La prochaine réunion de l'atelier sur la formation du prix des hydrocarbures se tiendra mardi prochain à la Chambre de commerce et d'industrie. Sous le thème "Acheter le carburant différemment", les grandes lignes de cette séance de travail et d'échanges concerneront les zones d’approvisionnement et la qualité des carburants. Mais les éclaircissements demandés par Solidaires devraient s'y inviter.