
La Sogeccir (Société de gestion de cuisines centrales île de la Réunion) avantage-t-elle ses salariés de Saint-Benoît syndiqués à la CGTR ?
Cette société, une filiale d'Elior dont le siège social se situe à la Possession, s'occupe depuis 1998 de la gestion du service de restauration municipale de Saint-Benoît. Cette délégation de service publique s'apprête à être renouvelée puisqu'un appel d'offres s'est clôturé le 4 septembre dernier, le contrat liant la mairie à la Sogeccir s'achevant fin novembre 2013. Le prochain contrat de DSP doit commencer le 1er décembre 2013 et durer dix ans.
Un document figurant dans le cahier des charges mis à disposition des différents candidats par la mairie de Saint-Benoît, que nous nous sommes procuré, pose question. Il s'agit de l'annexe 5a, qui est la liste du personnel à reprendre par la future société qui remportera le marché. Cette liste indique les noms, niveaux, statuts, dates de naissance, postes, anciennetés, horaires et le salaire annuel des 69 salariés de la Sogeccir.
La masse salariale de la Sogeccir (69 salariés) s'élève à 2.270.625 euros. Ce document nous apprend que le directeur général des Cuisines centrales, Georges B., touche un salaire annuel (tous les salaires correspondent au coût total pour l'entreprise) de 147.872 euros (soit 12.322 euros par mois), le plus élevé au sein de l'entreprise. La secrétaire administrative de la société, elle, est rémunérée 50.959,46 euros par an. Ramené à un salaire mensuel, sur la base de 12 mois, ça représente quand même 4.246 euros... Quand même !
Un second de cuisine qui émarge à 7.460 euros par mois
Par ailleurs, sept salariés syndiqués à la CGTR ont des rémunérations qui peuvent paraitre anormalement élevées. Tous ont le statut d'agent de maîtrise (sur un total de huit agents de maîtrise à la Sogeccir) et non celui d'employé. Le salaire le plus frappant est celui du délégué syndical CGTR de la Sogeccir, et membre de la Commission exécutive confédérale de la CGTR, Jean-Patrick Lauret, employé en tant que "second de cuisine". Notons pour commencer qu'il est pour le moins étonnant qu'un "second de cuisine" se retrouve "agent de maîtrise", sachant que ce poste correspond à un salarié doté de responsabilités d’encadrement du personnel ouvrier... Mais le plus surprenant réside dans son salaire : Jean-Patrick Lauret touche un pactole de 89.606 euros annuel, soit environ 7.460 euros par mois, alors que le salaire moyen pour cette profession serait de 29.677 euros bruts par an.
Le responsable de production, Dominique P., lui aussi syndiqué à la CGTR, est payé 66 540 euros par an. Les deux responsables logistique, Chantal T. et Marie-Josée F. émargent respectivement à 61.079 et et 52.204 euros de salaire annuel. Ludovic G. responsable d'exploitation, touche un salaire de 49734,65 euros. Au total, les sept salariés syndiqués à la CGTR totalisent à eux seuls 1/5e de la masse salariale totale de l'entreprise (463 236, 21 euros sur plus 2,2 millions d'euros). Une somme pas si éloignée de l'argent versé par les familles bénédictines pour la cantine scolaire (542.812 euros par an, d'après nos informations).
La Mairie botte en touche
Contactés, les services de la mairie de Saint-Benoît nous informent que les employés sont des salariés de la Sogeccir et que la gestion des salaires "relève du délégataire". Autrement dit, la mairie ne souhaite pas s'immiscer dans la gestion interne de la Sogeccir. Dans un souci de transparence, la mairie de Saint-Benoît explique avoir diligenté au mois de juin une étude sur les différents modes de gestion concernant la délégation de service public. Pourquoi avoir demandé un audit qui n'est pas obligatoire? "On ne voulait pas être juge et partie", nous explique-t-on. Cet audit, qui a été réalisé par le cabinet "Service public 2000" en juin 2013 "ne relève pas d'incohérence dans les charges", ajoutent les services de la mairie.
Cette étude, dont nous nous sommes procuré un exemplaire, fait néanmoins plusieurs recommandations à la municipalité. Dans ses objectifs et préconisations sur le volet exploitation du service, l'audit souligne qu'en terme de gestion du personnel, l'objectif est de "rationaliser la gestion administrative" et en terme de coût du service, de "maîtriser voire réduire le coût de revient du repas afin de limiter la part des subventions" pour ce service. Pour "obtenir cette performance du prix de revient", l'étude recommande d'avoir "une gestion rationnelle des ressources humaines, de production et de service". Qu'en termes diplomatiques ces choses là sont dites...
A ce jour, de nombreuses questions restent en suspens : pourquoi les salaires versés sont si élevés compte tenu du fait que la restauration scolaire est un service qui n'a pas de visée commerciale ? Les salariés de la CGTR ont-il été avantagés par la Sogeccir, au vu des différences de salaires entre le personnel syndiqué et ceux qui ne le sont pas ? Est-ce un moyen pour la Sogeccir d'acheter la paix sociale ?
Contactée, la direction de la Sogeccir n'a pour le moment pas répondu à nos questions tandis que Jean-Patrick Lauret, délégué CGTR, était pour sa part injoignable.
Cette société, une filiale d'Elior dont le siège social se situe à la Possession, s'occupe depuis 1998 de la gestion du service de restauration municipale de Saint-Benoît. Cette délégation de service publique s'apprête à être renouvelée puisqu'un appel d'offres s'est clôturé le 4 septembre dernier, le contrat liant la mairie à la Sogeccir s'achevant fin novembre 2013. Le prochain contrat de DSP doit commencer le 1er décembre 2013 et durer dix ans.
Un document figurant dans le cahier des charges mis à disposition des différents candidats par la mairie de Saint-Benoît, que nous nous sommes procuré, pose question. Il s'agit de l'annexe 5a, qui est la liste du personnel à reprendre par la future société qui remportera le marché. Cette liste indique les noms, niveaux, statuts, dates de naissance, postes, anciennetés, horaires et le salaire annuel des 69 salariés de la Sogeccir.
La masse salariale de la Sogeccir (69 salariés) s'élève à 2.270.625 euros. Ce document nous apprend que le directeur général des Cuisines centrales, Georges B., touche un salaire annuel (tous les salaires correspondent au coût total pour l'entreprise) de 147.872 euros (soit 12.322 euros par mois), le plus élevé au sein de l'entreprise. La secrétaire administrative de la société, elle, est rémunérée 50.959,46 euros par an. Ramené à un salaire mensuel, sur la base de 12 mois, ça représente quand même 4.246 euros... Quand même !
Un second de cuisine qui émarge à 7.460 euros par mois
Par ailleurs, sept salariés syndiqués à la CGTR ont des rémunérations qui peuvent paraitre anormalement élevées. Tous ont le statut d'agent de maîtrise (sur un total de huit agents de maîtrise à la Sogeccir) et non celui d'employé. Le salaire le plus frappant est celui du délégué syndical CGTR de la Sogeccir, et membre de la Commission exécutive confédérale de la CGTR, Jean-Patrick Lauret, employé en tant que "second de cuisine". Notons pour commencer qu'il est pour le moins étonnant qu'un "second de cuisine" se retrouve "agent de maîtrise", sachant que ce poste correspond à un salarié doté de responsabilités d’encadrement du personnel ouvrier... Mais le plus surprenant réside dans son salaire : Jean-Patrick Lauret touche un pactole de 89.606 euros annuel, soit environ 7.460 euros par mois, alors que le salaire moyen pour cette profession serait de 29.677 euros bruts par an.
Le responsable de production, Dominique P., lui aussi syndiqué à la CGTR, est payé 66 540 euros par an. Les deux responsables logistique, Chantal T. et Marie-Josée F. émargent respectivement à 61.079 et et 52.204 euros de salaire annuel. Ludovic G. responsable d'exploitation, touche un salaire de 49734,65 euros. Au total, les sept salariés syndiqués à la CGTR totalisent à eux seuls 1/5e de la masse salariale totale de l'entreprise (463 236, 21 euros sur plus 2,2 millions d'euros). Une somme pas si éloignée de l'argent versé par les familles bénédictines pour la cantine scolaire (542.812 euros par an, d'après nos informations).
La Mairie botte en touche
Contactés, les services de la mairie de Saint-Benoît nous informent que les employés sont des salariés de la Sogeccir et que la gestion des salaires "relève du délégataire". Autrement dit, la mairie ne souhaite pas s'immiscer dans la gestion interne de la Sogeccir. Dans un souci de transparence, la mairie de Saint-Benoît explique avoir diligenté au mois de juin une étude sur les différents modes de gestion concernant la délégation de service public. Pourquoi avoir demandé un audit qui n'est pas obligatoire? "On ne voulait pas être juge et partie", nous explique-t-on. Cet audit, qui a été réalisé par le cabinet "Service public 2000" en juin 2013 "ne relève pas d'incohérence dans les charges", ajoutent les services de la mairie.
Cette étude, dont nous nous sommes procuré un exemplaire, fait néanmoins plusieurs recommandations à la municipalité. Dans ses objectifs et préconisations sur le volet exploitation du service, l'audit souligne qu'en terme de gestion du personnel, l'objectif est de "rationaliser la gestion administrative" et en terme de coût du service, de "maîtriser voire réduire le coût de revient du repas afin de limiter la part des subventions" pour ce service. Pour "obtenir cette performance du prix de revient", l'étude recommande d'avoir "une gestion rationnelle des ressources humaines, de production et de service". Qu'en termes diplomatiques ces choses là sont dites...
A ce jour, de nombreuses questions restent en suspens : pourquoi les salaires versés sont si élevés compte tenu du fait que la restauration scolaire est un service qui n'a pas de visée commerciale ? Les salariés de la CGTR ont-il été avantagés par la Sogeccir, au vu des différences de salaires entre le personnel syndiqué et ceux qui ne le sont pas ? Est-ce un moyen pour la Sogeccir d'acheter la paix sociale ?
Contactée, la direction de la Sogeccir n'a pour le moment pas répondu à nos questions tandis que Jean-Patrick Lauret, délégué CGTR, était pour sa part injoignable.

Extrait de la liste du personnel