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Cannes : La coupeuse péi mise en cause ?

Nouvelles tensions entre les planteurs et les usiniers. Cette fois, c'est la qualité des cannes coupées mécaniquement qui pose problème. Les contrôleurs de Tereos ne seraient pas satisfaits. La CGPER a dénoncé cette situation alors que les agriculteurs concernés craignent que leur marchandise soit refusée par les contrôleurs.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 08 août 2011 à 11H30

 

Les contrôleurs de l’usine du Gol ne seraient pas entièrement satisfaits des résultats des coupes de cannes effectuées par la coupeuse péi. Ces cannes seraient trop longues et mal étêtées. Il semblerait effectivement que la qualité des coupes à la machine n’égale pas encore la précision des coupeurs. Concrètement, les cannes récoltées avec la coupeuse ont une teneur en sucre moins bonne que lorsque les planteurs coupent manuellement. "J’ai essayé la coupeuse il y a deux ans. J’ai livré environ 35 tonnes coupées à la machine. Je perdais 16 euros par tonne", explique Frédéric Vienne, le président de la FDSEA.

"Les économies qu’on réalise sont bouffées par la mauvaise teneur en sucre. J’ai tout de suite abandonné. Les parcelles sont aussi piétinées et abimées par la machine", explique t-il.

Paradoxe de cette situation, les agriculteurs bénéficient d’une aide du groupe Tereos leur permettant d’acquérir ces machines grâce à des prêts à 0%. Aujourd’hui, ce même groupe remet en cause la qualité de ces coupes. Du coup, les agriculteurs qui utilisent la coupeuse craignent de voir leur marchandise refusée. Pour la CGPER et son vice-président, Jean-Bernard Gonthier, la position de Tereos n’est pas tenable d’autant que la coupe effectuée mécaniquement "est acceptable".

Une canne "saine, loyale et marchande"

Pour expliquer leur position, les usiniers de Tereos s’appuient sur la convention tripartite "industriels-planteurs-Etat" relative aux conditions d’achat de la canne à sucre par les industriels. Cette convention stipule notamment que les planteurs doivent livrer une canne "saine loyale et marchande" (SLM).

"La notion de canne dite "SLM" a pour objet d’éviter l’arbitraire et la subjectivité dans les transactions commerciales entre producteurs de canne et fabricants de sucre, et de favoriser un système de mesure équitable entre planteurs", peut-on lire dans l’annexe 1 de cette convention signée en 2006.

Ce document de référence précise également que "la transaction normale entre un planteur et un fabricant de sucre porte sur un chargement de tiges sucrées de canne, une fois coupés la racine et le bout blanc. (…) Une livraison de canne est réputée saine, loyale et marchande, lorsque (notamment) le chargement est homogène : il se compose de cannes étêtées".

Environ 70 machines à la Réunion

A la Réunion, environ 70 machines seraient en service pour les quelques 5.000 planteurs de l’île. Comme une machine peut être utilisée par plusieurs planteurs, il est difficile d’évaluer exactement la pourcentage de coupe effectué machinalement. A la CGPER, Jean-Bernard Gonthier l’évalue à environ 8%.

Même si l’automatisation de la coupe est encore marginale à la Réunion, planteurs et usiniers doivent rapidement trouver un compromis autour de la fameuse coupeuse."Il faut rapidement trouver des solutions pour les planteurs concernés par la coupeuse", précise Frédéric Vienne. "On ne doit pas abandonner l’automatisation mais il faut continuer à travailler pour trouver un meilleur rendement. Ce qu’il faut revoir, c’est une hausse globale du prix de la canne", conclut le président de la FDSEA.

 

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