« Je tenais à venir ici dans le cadre de cette visite sur ce site de Bois Rouge pas simplement pour en constater la haute performance, la qualité de la main d’œuvre, mais parce qu’il y a un défi à relever. C’est un enjeu non pas simplement pour la Réunion, mais national. La filière canne fait vivre entre 13 et 18.000 personnes, en emplois directs et indirects à la Réunion. Elle fournit les 3/4 du sucre en France. C’est une spécificité de notre agriculture, à la Réunion et sur le plan national.
Nous devons préserver, maintenir, développer la filière canne à la Réunion. Nous sommes devant le défi de la PAC. Tout le monde sait que les quotas vont se terminer en 2017. Il n’y a plus de possibilité de renégocier les échéances. Nous devons y répondre. Il y a deux sujets, celui de l’aide nationale et celui de la négociation avec Bruxelles.
Je ne suis pas venu simplement pour apporter mes encouragements, mon appui, mais pour que nous puissions ensemble définir une stratégie et avoir la volonté de redresser la croissance et l’emploi à la Réunion.
Sur l’aide nationale, elle est indispensable. Le risque a été présenté, c’est la fin de l’activité pour les deux usines sucrières de la Réunion. Donc l’aide nationale est essentielle. Les calculs faits dans le cadre du rapport Fruteau laissent penser qu’il faut une hausse de l’aide de 38 millions d’euros. Elle est aujourd’hui de 80 millions d’euros. Il faudrait la porter à 128 millions d’euros à l’horizon 2017. C’est ce montant que nous allons présenter aux autorités européennes (applaudissements).
Il y a aussi des aides qui viennent de l’Europe car, l’Europe n’a pas que des défauts. Elle a des contraintes, des disciplines parfois excessives mais elle n’est notre garantie de soutiens. Pour l’Outre-mer, le programme POSEI est particulièrement avantageux. Nous devons aussi préserver les aides européennes qui nous sont accordées.
Nous avons aussi à demander à l’Europe de nous permettre de continuer à faire des sucre spéciaux sans qu’ils soient ouverts aux grands marchés. Nous devons, dans le cadre d‘une négociation, protéger ces sucres spéciaux. Nous irons dans cette direction. »
Réaction de Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER.
Réaction de Jean-Bernard Gonthier, président de la chambre d’agriculture.