L’ancien ministre du budget, condamné en première instance à 3 ans de prison et 5 ans d’inéligibilité, a été reconnu coupable de fraude fiscale, de blanchiment et de déclaration mensongère de son patrimoine par la cour d’appel de Paris. Il écope de 4 ans de prison dont deux avec sursis, 5 ans d’inéligibilité, et 300 000 euros d’amende.
Jérôme Cahuzac pourrait cependant échapper à la prison, sa peine étant aménageable. L’ancien ministre avait avoué au juge avoir peur de la prison, il a été entendu. Son avocat, Eric Dupond-Moretti, a mis en garde la cour contre le risque suicidaire de son client.
L’affaire avait été révélée par Mediapart fin 2012 : Cahuzac, héraut de la lutte contre la fraude fiscale, avait un compte caché en Suisse. Le Ministre du budget de François Hollande avait tout d’abord nié durant des mois, mais avait été forcé à la démission en mars 2013, avant d’avouer en avril. C’est à la suite de ce scandale que la France s’est dotée du redouté Parquet National Financier et d’une agence anti-corruption.
Jérôme Cahuzac, chirurgien esthétique de son métier, a été reconnu coupable d’avoir transféré les fonds de son compte en Suisse (600 000 euros) à Singapour via des sociétés immatriculées à Panama et aux Seychelles. Sa ligne de défense n’a jamais changé, il affirme avoir agi pour le compte du mouvement politique de l’ancien Premier ministre Michel Rocard, constituant un « trésor de guerre », ouvrant son compte en Suisse en 1992.
Dans les années 90, la clinique d’implants capillaires du chirurgien Cahuzac était florissante, il fallait placer l’argent, il le mit donc au chaud en Suisse, quand sa femme (devenue depuis ex-femme) en plaça sur l’île de Man. Le patrimoine caché dans des paradis fiscaux du couple Cahuzac est estimé à 3,5 millions d’euros.