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COVID-19 : L’heure n’est pas encore au bilan mais certains constats s’imposent déjà

Celui d’abord de notre vulnérabilité croissante face aux pandémies. Avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert aux microbes, présents avec la faune sauvage, les moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter. Si l’origine du Covid-19 n’est pas encore déterminée, il a d’ores et déjà été démontré que d’autres épidémies comme Ebola […]

Ecrit par Mélissa Cousin, Europe Ecologie Les Verts Réunion – le mardi 21 avril 2020 à 14H55

Celui d’abord de notre vulnérabilité croissante face aux pandémies.

Avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert aux microbes, présents avec la faune sauvage, les moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter.

Si l’origine du Covid-19 n’est pas encore déterminée, il a d’ores et déjà été démontré que d’autres épidémies comme Ebola ont été provoquées par le contact rapproché avec les chauves-souris victimes de la destruction de leurs habitats, de même que la maladie Nipah en Malaisie.

On voit bien que si s’accaparer tout les espaces naturels est nuisible pour la faune et la flore, c’est aussi et surtout nuisible pour nous mêmes !

Il est donc urgent que les politiques menées à l’échelle de tous les territoires abandonnent les modèles de développement et d’aménagement prédateurs de ressources et d’espaces naturels. Ici à la Réunion, nous pensons plus particulièrement à la Région.

Ce virus qui expose toute l’humanité au même risque et au même moment nous montre aussi comme il est dangereux d’être totalement dépendants des importations. D’autant plus quand on vit sur une île. Quelle a été la réaction des Réunionnais quand on a pris conscience de la crise sanitaire qui allait nous toucher ? On s’est précipité dans les super-marchés pour faire des provisions, comme à chaque fois qu’il y a un risque de blocage (cyclone, grève…). L’angoisse de la pénurie a des racines profondes dans l’histoire de notre île.

C’est pourquoi les choix en matière de développement agricole sont déterminants et la décision politique de sortir du « tout canne » ne peut plus être reportée. Notre combat pour l’autonomie alimentaire est plus que jamais d’actualité, il faut un véritable Plan de Transition écologique de l’agriculture avec comme objectifs prioritaires :

. protéger les terres agricoles contre le grignotage de l’urbanisation et contre les prélèvements d’andains

. mobiliser les friches agricoles pour l’agriculture bio

. soutenir les agriculteurs pour aller vers la diversification de leur production

. développer des unités de transformation des produits frais.

. multiplier les potagers communaux bio

Le Covid-19 ne doit pas non plus faire passer à la trappe la nécessaire sortie des pesticides. Les problèmes de santé liés aux pesticides (maladie de parkinson par exemple) sont maintenant démontrés. Il faut que le travail sur la transition vers une agriculture bio reprenne après la crise sanitaire.

Autre constat : la pandémie met en évidence, en négatif, l’impact de nos activités (l’industrie, la circulation) sur la qualité de l’air. L’association AirParif, par exemple, a relevé une baisse de jusqu’à 30 % des niveaux de pollution par rapport à un mois de mars « normal », sans confinement. Carole Deniel, responsable des programmes Atmosphère et Climat du Cnes le souligne également : « Ces images (satellites) sont frappantes car elles illustrent à quel point les activités humaines ont un impact sur la qualité de l’air que nous respirons ».

Les chiffres nous rappellent notre rôle irréfutable dans la dégradation de la qualité de l’air qui est responsable d’ un quart des morts prématurées et des maladies dans le monde, selon l’ONU, sans compter son rôle dans le réchauffement climatique avec les conséquences annoncées ; ils nous montrent aussi que nous pouvons agir :

Tous les territoires doivent s’engager dans l’effort. Ici à la Réunion, s’il est compliqué de se passer de l’avion, il est en revanche totalement ubuesque de tout miser sur le routier. Il nous faut développer davantage les transports moins polluants, sur rail, par câbles, le vélo.

Continuons aussi à militer contre les  activités inutiles  qui prospèrent grâce à l’obsolescence programmée. C’est maintenant un lieu commun : les électroménagers qui duraient auparavant 30 ans, ne dépassent pas les 6 ans aujourd’hui. Beaucoup de nos industries n’ont maintenant pour but que de nous faire consommer. Nous avons donc des marges de manœuvre quant à la baisse de nos activités industrielles qui ont à viser le durable.

Privilégions quand cela est possible la production locale et la consommation locale pour participer à faire baisser autant que possible le coût écologique des transports de marchandises.

Enfin, différents sondages réalisés montrent que ce qui manque le plus aux français pendant le confinement, en terme d’activités, ce sont les sorties entre amis, aux restaurants, au ciné, et les activités sportives. Il y a une prise de conscience de l’importance des liens sociaux et des activités de bien-être. Le superflu et la surconsommation ne nous sont pas nécessaires. Souhaitons que les politiques accompagnent cette prise de conscience des priorités.

Ne repartons pas, après la crise, comme si de rien n’était ! Les carences avérées de notre système doivent être corrigées, celles de notre système de santé bien entendu, qui ont été largement commentées, celles de notre rapport à notre environnement aussi.

 

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