Je ne peux que saluer cette nette amélioration. Amélioration qui néanmoins comme je l’ai indiqué dans notre rapport a été obtenue au prix d’importants sacrifices de la part du personnel avec des suppressions de postes, des fermetures de lits ou encore des transferts de services comme la chirurgie infantile ou la gastro-entérologie relocalisés dans le nord de l’île. J’ai souligné que la mise en place du PRE avait entrainé une surcharge de travail pour l’ensemble du personnel et des tensions sociales.
J’ai rappelé devant la délégation que ce plan n’aurait de sens qu’en intégrant le cout réel des prises en charge du CHU par l’obtention d’une nette revalorisation du coefficient géographique à La Réunion. L’établissement souffre d’une insuffisance structurelle de financement au regard de certains facteurs spécifiques comme l’insularité ou l’isolement. Depuis 2006, ce coefficient n’a été relevé que de seulement 1% ce qui n’est pas à la hauteur des charges structurelles qui sont bien supérieures à celles des CHU métropolitains.
Une étude récente du Cabinet Ernst and Young a objectivé les surcouts et fixé à 35% le niveau de coefficient géographique pour La Réunion. Avec mes collègues parlementaires réunionnais, nous demandons au Ministère de la santé l’application de ce taux. La future loi de financement de la sécurité sociale pourrait le permettre si le Gouvernement donnait son accord.
Dans notre rapport, je demande aussi que soient prises en compte les particularités sanitaires propres à La Réunion. Le CHU prend en charge certaines pathologies plus coûteuses notamment en raison d’affections de longue durée plus fréquentes sur l’île (diabète, maladies respiratoires ou circulatoires, etc.). Il doit aussi faire face à un afflux de patients liés à des traitements épidémiques (800 personnes hospitalisées pour la Dengue). J’ai tenu aussi à dénoncer l’absence de financement pour la santé mentale qui est le grand sacrifié de la politique sanitaire publique sur notre territoire. Il faut un rattrapage dans ce secteur d’au moins 16 à 17 millions d’euros.
Le CHU de La Réunion illustre malheureusement de manière encore plus accentuée qu’en métropole le principal défaut de la politique sanitaire telle qu’elle est définie depuis des dizaines d’années par les gouvernements successifs. Elle se base essentiellement sur des critères financiers au détriment des besoins réels de nos compatriotes en matière de santé. Il conviendrait de prendre en compte les besoins objectifs de nos territoires tout en tenant compte de leurs spécificités pour y affecter ensuite les financements nécessaires.
David LORION
Député de La Réunion