Ensemble, l’inter-syndicat CFTC et FO avait rédigé une lettre à l’ARS afin d’obtenir un rendez-vous. N’ayant pas eu de retour de ce courrier envoyé jeudi dernier, ni à leurs multiples appels qui ont suivi, ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes en se déplaçant en masse directement sur place. Ils souhaitent avoir des réponses claires et précises concernant le PRE voté par le COPERMO.
Au-delà de la CFDT qui tend à soutenir le CHU, CFTC et FO mènent, quant à eux, une grève départementale. Ils défendent le domaine de la santé à travers tout l’océan Indien.
Un convoi exceptionnel d’une vingtaine de voitures a mené une opération escargot ce mercredi matin sur le boulevard Sud à Saint-Denis, au départ du CHU de Bellepierre et à destination de l’ARS au Moufia. CFTC et FO ont réussi à entrer en contact avec les représentants de l’ARS et à échanger avec François Maury, le directeur, sur les différents points présentés dans le courrier.
Dans ce courrier datant du 15 février, les syndicats déclarent une nouvelle fois qu’ils refusent le PRE du CHU. Mais leur refus ne changera rien. C’est pourquoi, ils ont soulevé quatre points qui restent encore pour eux des éléments de blocage certains.
Certes, ils savent qu’ils ne pourront pas changer la suppression des 155 postes, mais ils demandent ce que vont devenir les plus de 1200 contractuels. « Aujourd’hui sur 128 infirmières, seules six ont été titularisées en trois ans », confie le président du CFTC, Jean-Yves Hoarau.
CFTC et FO exigent à ce que le dispositif mis en place concerne tout le CHU et non pas les services où il y a eu les premiers départs volontaires. « Car le PRE concerne le CHU dans sa globalité », explique Jean-Yves Hoarau, « d’autant plus que ces départs vont continuer jusqu’en 2022 ».
L’ARS répond notamment qu’elle dispose d’une enveloppe définie pour La Réunion de la part du FIR. Elle attend désormais le nombre de postes que cela pourrait concerner. Pour ça, il faut donc que les syndicats évaluent la situation économique du CHU. « Mais on sait très bien ce qui l’en est depuis 2012: les recettes ne sont pas là, mais les dépenses si », confie Jean-Yves Hoarau.
Suite à cet échange, les deux syndicats ont pu avoir certaines réponses à leurs questions. Ils souhaitaient notamment connaître l’évolution de la situation de l’hôpital de Cilaos, qui, pour eux, doit absolument être maintenu. L’ARS a indiqué qu’un copile sanitaire territorial serait organisé d’ici le mois prochain. Le but est ainsi de définir les besoins sanitaires des habitants du cirque de Cilaos.
L’ARS a également confirmé que les 4 territoires de santé, à savoir Nord, Sud, Est et Ouest, vont bel et bien être maintenus. Un cinquième à part va aussi être mis en place pour Mayotte. La carte sanitaire va donc clairement être redéfinie.
En somme, François Maury déclare ne pas être fermé et attend donc les propositions des deux syndicats. Le prochain CTE aura lieu le 12 mars prochain. Il reste donc moins d’un mois à l’inter-syndicat pour être force de propositions. Ils vont notamment rencontrer leur directeur général dès demain, jeudi 22 février 2018, pour débuter les démarches.