Sud Santé avait déposé un préavis de grève pour ce vendredi matin, journée nationale d’appel à la grève par de nombreux syndicats. Les revendications des manifestants, dont la plupart ont pris sur leur temps de repos pour ce rassemblement, portent essentiellement sur le temps de travail des soignants. Une gréviste nous explique que, depuis le déménagement de son service au sein du nouvel hôpital, la direction pratique le « mode dégradé », à savoir le non-remplacement des infirmiers, aide-soignants ou encore agents d’hôpital absents.
« Les infirmières se retrouvent des jours durant à devoir prendre en charge 15 patients, alors qu’elles ne peuvent en prendre que 10 en temps normal, c’est un véritable risque pour les patients », nous explique-t-elle. De plus, en l’absence d’agents, les infirmiers et aide-soignants doivent, en plus des soins, faire le ménage dans leurs services. « Mode dégradé » semble l’expression idoine, les conditions de travail sont dégradées, ainsi que la qualité des soins. De plus, assure la gréviste, « le directeur fait semblant de découvrir la loi chaque fois qu’on lui explique qu’il est interdit de faire travailler les soignants plus de 44 heures par semaine, 48 avec les heures supplémentaires. Durant le confinement, en EHPAD, les soignants ont dû travailler 5 journées de 12 heures d’affilée, c’est intenable ».
Sud Santé réclame le respect du droit du travail, l’application du décret fixant le temps de travail des soignants, la fin du « mode dégradé », l’augmentation de l’effectif d’aide-soignants, afin qu’un aide-soignant ait en charge 15 patients, ainsi que le remplacement systématique des soignants absents.