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CGTR Educ’action : « La politique du gouvernement est d’ignorer l’opposition »

La CGTR Éduc’action a toujours été opposée à la réforme des rythmes scolaires. Aujourd’hui, le syndicat invite à la poursuite des mobilisations contre le décret. « Ce n’est pas parce qu’il est officiellement paru que la résistance est terminée. La pilule ne passe toujours pas » indique Patrick Corre, secrétaire général de la CGTR Educ’Action. Pourquoi ce […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 04 septembre 2014 à 15H09

La CGTR Éduc’action a toujours été opposée à la réforme des rythmes scolaires. Aujourd’hui, le syndicat invite à la poursuite des mobilisations contre le décret. « Ce n’est pas parce qu’il est officiellement paru que la résistance est terminée. La pilule ne passe toujours pas » indique Patrick Corre, secrétaire général de la CGTR Educ’Action.

Pourquoi ce mécontentement de la part de la majorité des français ? Parce que que le décret qui n’est  « pas construit, pas préparé, peu financé et mal conduit accroit les inégalités territoriales et éducatives » selon lui. Il a été fait « sans aucune concertation et résume bien la qualité du dialogue social en France avec la politique du gouvernement qui ignore complètement l’opposition » continue le sécrétaire général.

Pour le syndicat, la nouvelle ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem n’applique pas « la bonne méthode » en suivant la direction prise par l’équipe de François Hollande. « Il faut écouter les gens » s’indigne-t-il.

D’autres leviers existent

L’allégement souhaité des horaires pour les élèves n’est « pas la seule fenêtre » à exploiter pour réformer le secteur de l’éducation selon Patrick Corre. « Il faut se pencher sérieusement sur d’autres leviers, comme l’abaissement du seuil de l’effectif en classe, la restitution des RASED (Réseau d’Aides spécialisées aux élèves en difficulté) ou la modification des programmes. Rajouter une demi journée n’améliorera pas les résultats des élèves pour autant. Il leur faut des pratiques pédagogiques et des contenus plus motivants » assure-t-il.

La réforme des rythmes scolaires pose différents problèmes d’après la branche de la CGTR. Au niveau de la sécurité déjà, avec la baisse du seuil d’encadrement des élèves. Une situation « ingérable » et dont « les parents ne savent rien ». Mais aussi au niveau des transports, avec des élèves qui sortent des activités périscolaires en dehors des heures de ramassage des bus.

Pour le syndicat, cette réforme n’est que « l’amorce de la municipalisation de l’école publique » et marque la « dislocation de l’égalité de traitements, car il existe autant de réformes que de communes ». À rebours des objectifs d’assouplissements du gouvernement, la réforme des rythmes scolaires « revient à l’avant-avant Peillon » souligne Patrick Corre. « Benoit Hamon a vidé de sens la réforme de Vincent Peillon. Celle-ci n’a pas été faite pour aménager les horaires des enfants mais pour faire passer la réforme initiale finalement« .

Vers une « CDIsation » du métier d’AESH

Autre point que la CGTR Educ’action a voulu souligner, la création d’un nouveau corps de métier dans le secteur de l’éducation spécialisée. Le statut d’AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) est nouveau, il résulte d’une dissociation bien significative entre le statut d’éducateur spécialisé, qui peut exercer différents postes dans le domaine de l’accompagnement des enfants, et un éducateur évoluant au sein d’élèves ayant un handicap. Une différenciation que le syndicat salut mais dont la démarche « doit aller plus loin dans la CDIsation du métier ».

L’application sur le marché du travail de ce nouveau statut parait cependant « compliquée » aux membres d’Educ’action qui soulignent le manque de formation pour ces accompagnateurs spécialisés. Pour Carole Limousy, responsable des AESH à la CGTR il « faut absolument les accompagner, les professionnaliser et les former » .

« Il y a des abus à l’embauche »

Aussi, certains éducateurs, ayant déjà travaillé dans le milieu, ne rentrent pas dans les critères voulus par le ministère et se voient refuser un CDI sous prétexte de leur manque d’expérience. Il faut 6 ans de CDD pour qu’un futur AESH accède à un contrat plus stable. « Le gouvernement agite la carotte du CDI mais au final certains éducateurs enchaînent les petits CDD. Il y a des abus à l’embauche » soutient Carole Limousy.

Parce que l’accompagnement de l’enfant « n’est pas du bricolage » selon Patrick Corre, « il ne faut pas laisser tomber les éducateurs en situation de précarité ».

Le 24 septembre, le syndicat espère interpeller le recteur de l’académie de La Réunion sur ces différents points en se mobilisant devant le rectorat.

 

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