Revenir à la rubrique : Communiqué

CGPER : « L’erreur est humaine, mais s’entêter dans l’erreur est diabolique »

Après une erreur de la DAAF dans le versement de l'aide COVID, la CGPER se scandalise : "C’est maintenant Tereos qui serait chargé de verser au planteur l’aide de l’Etat". Le communiqué du syndicat :

Ecrit par Nicolas Payet – le lundi 14 septembre 2020 à 12H26

La DAAF se trompe de RIB pour les versements de l’aide COVID provenant du reliquat de l’aide à la production , c’est donc à la DAAF de rectifier son erreur et d’apprendre de ses erreurs !

Mais à quoi assistons-nous ?

Pour un simple décalage dans les RIB, d’après la FDSEA, donc erreur facilement réparable… la DAAF est dessaisie du dossier et c’est maintenant Téréos qui serait chargé de verser au planteur l’aide de l’Etat !

Décision scandaleuse que nous avons déjà dénoncé dans les différents journaux de La Réunion.

Avec cette décision on achève bien la décentralisation et quand je dis achevé, il s’agit de tuer le bébé…Pourquoi ? Ce ne sont plus les services de l’Etat qui gèrent les fonds de l’Etat mais un privé :  En l’occurrence l’industriel sucrier Téréos.

Faut-il comprendre que les ordinateurs de Téréos sont plus performants que ceux de l’Etat ?
Faut-il comprendre que l’usinier est plus compétent que l’Etat pour gérer l’argent des planteurs ?

Que cache cette manipulation ?

Il est évident que cet argent doit arriver au plus vite sur les comptes des planteurs et c’est bien normal, car bon nombre d’entre eux sont dans des situations financières difficiles, mais c’est le rôle régalien de l’Etat de juger de cette situation économique désastreuse et non à l’industriel de passer pour le Zorro de la filière canne, comme si l’aide versée par lui sortait de sa propre poche….

Les planteurs savent les difficultés de négocier chaque année un revenu décent pour la filière canne, avec Téréos qui refuse de payer le juste prix des co produits.

Malgré son refus de payer décemment le fruit du travail de nos agriculteurs, Téréos gère maintenant le versement des subventions de l’Etat… on s’entête dans l’erreur et cela devient diabolique :

Parce que rien n’a changé, c’est toujours l’industriel qui est le maitre incontestable par qui les agriculteurs doivent passer pour obtenir l’argent de l’Etat, l’argent du fruit de leur travail.
 

  • Téréos est donc le nouveau propriétaire, non plus des terres réunionnaises, mais de la production de la terre réunionnaise, c’est donc lui qui reste le maitre du jeu.
  • En allant dans ce sens demain ce sont les services de Téréos et non les agriculteurs qui décideront de la Politique agricole de La Réunion.
  • En obligeant le planteur à passer par Téréos pour percevoir ses aides, l’Etat abandonne son rôle de régulateur et d’équilibre de la filière canne.
  • Monsieur Téréos est donc celui qui décidera demain de ce que doit planter l’agriculteur réunionnais.

A l’inverse de ce qui se passe en Métropole où Téréos est une coopérative de planteurs de betterave, ici Téréos n’est qu’un industriel à qui les planteurs vendent leur matière première. Il n’y a donc aucune raison pour que Téréos perçoivent directement les aides de l’état pour les verser ensuite aux planteurs.

Accepter cela, revient à dire que Téréos est une coopérative réunionnaise alors même que Téréos Océan Indien n’a jamais proposé aux planteurs d’adhérer comme coopérateur. Un vraie filière canne exigerait pour le moins que les fournisseurs de canne participent comme coopérateurs aux décisions qui concernent la filière canne, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, à La Réunion.

Au-delà, de cette situation ubuesque, Téréos et la FDSEA manipulent une fois de plus les planteurs .

Nous osons penser que les règles de la réglementation RGPD ont été respectées.
Nous osons croire au rôle impartial des services de l’Etat pour l’attribution des aides aux planteurs.

Nous demandons que les services de l’Etat :
1. réparent leur erreur et consolident leurs fichiers informatiques
2. que les planteurs perçoivent rapidement les aides qui leur sont dues par l’Etat
3. prennent ses responsabilités, c’est à dire qu’ils ne demandent pas le remboursement aux planteurs en difficulté et qu’ils versent rapidement les sommes dues sur le compte bancaire de ceux qui n’ont pas encore perçus les aides attendues.
 
Jean Michel MOUTAMA
Président de la CGPER

 

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

APEBA : Une marche conviviale ce dimanche en faveur de la protection animale

L’association APEBA organise une randonnée familiale dans la forêt de l’Etang-Salé ce dimanche à partir de 9h, en présence de bénévoles, de partenaires, mais aussi de chiens à l’adoption. Un événement qui vise à « soutenir le combat contre la maltraitance et l’errance animales à la Réunion ».

« L’octroi de mer : c’est n’importe quoi ! » selon l’UCOR

L’Union des Consommateurs de La Réunion (UCOR) publie une lettre ouverte critiquant l’octroi de mer pour son impact sur le coût de la vie et exige sa suppression immédiate, ainsi que le financement des communes et de la région par l’État, pour protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais.