Un congrès discret, un résultat serré et surtout un recours déposé par une des branches du syndicat UIR-CFDT. Le syndicat aurait bien voulu se passer de cette affaire, cinq mois après la réélection de son secrétaire général, Jean-Pierre Rivière, lors du XVIe congrès les 14 et 15 novembre 2013.
Selon nos informations, la FEP (Fédération Formation et Enseignement privés) a déposé un recours devant le tribunal d’instance de Saint-Denis. Il fait suite à un problème survenu lors de la désignation des candidatures des membres du futur conseil. Contacté, Jean-Pierre Marchau confirme: « Nous avons eu un désaccord avec la direction suite au refus d’une candidature« , assure le secrétaire départemental du syndicat. Ce dernier souhaitait présenter un candidat de la FEP pour siéger au conseil. Une demande refusée.
Un rejet qui va conduire son secrétaire à déposer un recours qui pourrait avoir de « lourdes conséquences« , selon le principal intéressé. En clair, si la justice lui donne raison, cela déboucherait sur l’annulation pure et simple du congrès, suivie d’une obligation faite à la CFDT de réorganiser un XVIIe Congrès, cinq mois après le XVIe qui s’est tenu en novembre 2013, et donc de nouvelles élections pour désigner un secrétaire général. « Jean-Pierre Rivière reste mon camarade. Mais il y a un contentieux (…). C’est une affaire de principe« , tient à préciser Jean-Pierre Marchau.
« A l’issue de la décision, chacun devra assumer ses responsabilités »
Pour l’actuel secrétaire général de l’UIR-CFDT, Jean-Pierre Rivière, le refus d’enregistrer cette candidature au moment du congrès a été motivé par le Conseil de l’union syndical. « Il (le Conseil ndlr) a estimé que cette candidature présentée par la FEP ne correspondait pas à un certain nombre de critères. Mais attention, ce n’est pas Jean-Pierre Rivière qui a refusé. C’est le Conseil syndical qui l’a décidé démocratiquement pour des raisons d’incompatibilité« , explique-t-il. Sans donner plus de détails sur les raisons du refus, Jean-Pierre Rivière prévient : « A l’issue de la décision, chacun devra assumer ses responsabilités« . Le ton est donné.
Le divorce au sein de la CFDT semble profond. Preuve en est de la volonté de ne pas communiquer autour de ce recours. En interne, certains n’hésitent pas à parler de malaise. Le résultat de la dernière élection parle de lui-même. Avec 51% des voix, Jean-Pierre Rivière a été réélu sur le fil, et ne semble pas faire l’unanimité au sein du syndicat majoritaire de l’île.
La cassure entre l’UIR-CFDT et la branche FEP semble totale. Le recours, après avoir été renvoyé deux fois, devrait être examiné dans le courant du mois de mai. En fonction du délibéré, l’UIR-CFDT pourrait être amené à réorganiser un nouveau congrès, quelques mois après le dernier…