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CBo: S’appuyer sur l’histoire du village de Villèle pour proposer (4)

CBo Territoria : S’appuyer sur l’histoire du village de Villèle pour proposer (4). Photo : Le village de Villèle domine toute la zone des « communes ». Restera à développer, la partie 5 : Trois impératifs pour une autre vision de l’aménagement de cette zone. L’histoire de Villèle, du camp d’esclaves (la paillote n’est qu’un abri pour […]

Ecrit par Aimé LEBON – le vendredi 02 juillet 2010 à 09H47

CBo Territoria : S’appuyer sur l’histoire du village de Villèle pour proposer (4).

Photo : Le village de Villèle domine toute la zone des « communes ».
Restera à développer, la partie 5 : Trois impératifs pour une autre vision de l’aménagement de cette zone.
L’histoire de Villèle, du camp d’esclaves (la paillote n’est qu’un abri pour la nuit, étant donné qu’il est interdit de rester dans le camp la journée) au simple quartier puis au village, doit retenir l’attention de tous ceux qui veulent agir pour le développement de la zone environnante, qu’ils soient citoyens œuvrant dans des associations, aménageurs privés ou élus. CBo ambitionne de plaquer pas mal de projets sur le territoire qui va du Golf du Bassin Bleu à la Saline-les-Bains : Un complexe hôtelier quatre étoiles, avec équipement thermal et restauration haut de gamme, un lotissement d’habitations clefs en main sur des parcelles de 1 500 m2, et, en dessous de la route des Tamarins quelques aménagements comme la remise en valeur du moulin Cadère, et d’autres petits projets de loisirs, de véritables paravents pour obtenir un déclassement total de toutes les terres de la savane.

Il est évident qu’un tel plan ne peut prétendre servir les intérêts des populations concernées et ne vise qu’un seul objectif : la rentabilisation effrénée d’un patrimoine foncier. Le temps jouerait-il donc contre ces puissants qui s’efforcent de placer au plus vite leur argent ?

Il ne peut pas y avoir de réussite dans le développement autour de ce village sans que les vicissitudes qu’il a connues, les craintes qui partent de son passé et qui continuent à le remuer et ses besoins propres de développement en tant qu’agglomération des Hauts de Saint-Paul qui restent trop en attente ne soient convenablement pris en compte. Traduction en politique : La population doit sentir, bien au-delà de quelques petites embauches généralement accordées ici ou là quand un projet sort, un réel bénéfice de tout programme d’investissement public et privé.

Alexis Miranville dans son livre : « Villèle, un village réunionnais » rappelle que sur ce territoire où sont appelées à s’installer de nouvelles infrastructures, on ne peut pas effacer de la mémoire des gens que ce village était hier un lieu de travail à l’époque de l’esclavage et de l’engagisme (« le passage de la case à la maison s’est fait avec du retard en comparaison avec les quartiers des environs ») ; et que plus tard la zone des « communes » était « un espace (…) familier à plusieurs générations d’habitants du village car régulièrement parcouru par les agriculteurs et les éleveurs ou servant occasionnellement d’aire de jeux, de cueillette, de chasse et de détente ». D’ailleurs, ce dernier rappelle que des noms d’esclaves, comme Jeunesse, Ma-Nonore, sont toujours utilisés pour désigner des lieux de cette contrée.

Alors, avant de se lancer dans de vastes projets, et si l’on veut réussir à long terme, des questions doivent être posées. Par exemple : A-t-on vraiment cerné toutes les frustrations avec l’aménagement du Golf du Bassin Bleu (nuisances causées par la traversée du village des golfeurs), et donc l’absence d’aménagements routiers pour le desservir, ce qui complique de plus en plus la circulation au niveau de la Chapelle Pointue ? « Somin Féklèr » a déjà parlé de l’urgence de la mise en place d’un rond-point sur la CD6 à la sortie du village.

À rester dans le même contexte, dans le même climat, dans le même rapport entre les décideurs publics et ceux du privé, ce serait encore plus faire décaler cette population dans l’avancée vers le progrès et un meilleur aménagement du cadre de vie. Et personne n’y gagnera à persévérer dans les méthodes du passé, si tout le monde considère vraiment que l’Ouest est une carte maîtresse dans une dynamique du tourisme à la Réunion.

Il n’y a pas de projet valable dans cette zone sans une intégration de ce village dans les plans. Villèle, par son potentiel, par la réhabilitation et le développement de son musée peut constituer une base de coopération et de synergie fécondes entre la commune, le département et la région.

Mais rien de durable ne se fera si les élus ne calent pas tous les projets portés par le privé dans des plans plus larges où l’utilisation de l’argent public sert à moyen et à long terme toute la population. Et pourtant, les élus municipaux sont restés à vrai dire sans voix devant l’offensive de communication de CBo. Un peu comme s’il ne leur revenait pas de prendre l’initiative et de proposer un autre rapport de force avec les privés ; un peu comme si par une espèce de fatalisme, ces élus n’avaient qu’à s’incliner devant la force de l’argent. Pourtant dans l’histoire de Saint-Paul, face aux mêmes propriétaires fonciers, il en est un qui a su montrer un peu plus de caractère. Pour citer encore Alexis Miranville : « Le 9 mars 1969, le maire (Paul Bénard) adresse une lettre au PDG de CFS lui demandant de céder à la commune le lieu-dit « Camp Villèle », qui compte de nombreuses habitations (180 familles), afin de pouvoir effectuer des travaux d’infrastructures indispensables ». Ce qui fut fait ; et il y eut aussi la vente des terrains destinés aux équipements pour un prix raisonnable.
 
Mais Paul Bénard et ses successeurs n’ont pas pris en compte le retard général de Villèle comme dans la plupart des quartiers des Hauts de la commune – mais encore plus accentué ici qu’à Bernica ou à Saint-Gilles-les-Hauts. Ce qui avait amené « Somin Féklèr » à proposer avant la dernière campagne des municipales que si l’on voulait entrer dans une nouvelle dynamique dans les Hauts de Saint-Paul, il fallait autant que faire se peut serrer de près un principe : pour 100 € investis sur les Bas, toutes sources de financement confondues, les Hauts devaient aussi recevoir 100 €.

Suite, partie 5 : Trois impératifs pour une autre vision de l’aménagement de cette zone.
 
Aimé LEBON, Secrétaire de « Somin Féklèr » (http://www.somin-fekler.com).

 

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