À la veille de l’Assemblée plénière de la Région, Didier Robert a dévoilé les grandes lignes pour l’année 2020 à venir. En ce 29 janvier, Didier Robert dévoile un budget primitif de 2020 en nette diminution par rapport à 2019, qui s’élève à 810 millions d’euros. On note une baisse de recettes de près de 85 millions d’euros par rapport à 2019.
100 millions d’euros de moins pour la section fonctionnements
Mais cette diminution a ses explications. Ceci est dû à une volonté de recentralisation des actions de la part de l’État, « c’est historique », déclare Didier Robert. On note tout d’abord moins 100 millions d’euros pour la section fonctionnement. Ceci est dû notamment au fait que l’État ait retiré la compétence « Apprentissage » aux régions. La Région devra ainsi compenser 12,3 millions d’euros pour l’année à venir.
Toujours dans cette même section, la Région Réunion avait demandé à l’État d’aligner la convention de la formation professionnelle, au même titre que cela a été fait pour la région Bretagne. Ce que l’Etat a refusé, mais il a demandé à ce que la Région continue à pré-financer les formations. Or la Région a décidé d’arrêter de pré-financer en 2020, sous conseil notamment de la CRC. La collectivité continue son programme de formation, mais n’en fera pas de supplémentaire, celui-ci sera ainsi directement géré par Pôle Emploi. Ce qui induit un fort impact budgétaire, alors que 39,2 millions d’euros ont été déboursés à cet effet en 2019.
La question des PEC entre également en jeu. Alors que la Région avait un budget de 19 millions d’euros, avec lequel elle espérait offrir au moins 2500 contrats aidés, la collectivité n’en a utilisé que 8 millions, car l’Etat ne lui a accordé que 1000 contrats aidés. C’est pourquoi la Région a décidé de ne prévoir que 8 millions euros pour 2020 pour les PEC.
Suite au mouvement des gilets jaunes, la Région avait décidé de réduire la taxe sur le carburant. Ce qui induit une baisse des recettes pour la collectivité. Pour 2020, la Région renonce donc à 14 millions d’euros.
Ce qui explique la baisse significative pour la section de fonctionnements. Alors que les années précédentes la Région a toujours maintenu ses dépenses de fonctionnements, sous ordre de la CRC, elle note une baisse de 16% par rapport à l’année dernière. En 2019, le budget pour la section de fonctionnements était de 487 millions d’euros, il sera de 409 millions d’euros pour 2020.
150 millions d’euros de moins pour la section investissements
Le budget investissements aussi sera amoindri pour l’année 2020. Ceci est dû notamment à la fin du chantier de la NRL. On note 112 millions d’euros de moins par rapport à 2019. Alors que le budget accordé pour la NRL en 2019 était de 240 millions d’euros, il sera de 128 millions d’euros cette année. De manière plus générale, la Région réduit également de 16 millions d’euros son budget pour le programme routier.
Les 10 millions d’euros accordés aux TPE suite au mouvement des gilets jaunes ne seront pas renouvelés. Les 10 millions d’euros concernant le programme des communes ne seront également pas d’actualité en 2020. En effet, il n’y aura pas de nouvelle opération au vu des élections municipales de mars.
Ce qui réduit les investissements, hors NRL donc, à 208 millions d’euros en 2020, contre 288 millions d’euros en 2019. Au total, le budget de cette section passe de 528 millions d’euros à 336 millions d’euros. En effet, les projets ferroviaires, tels que le Run Rail et le Tao, sont encore en phase d’études et ne sont donc pas encore pris en compte dans le budget investissements. Ils le seront à partir de 2021, voire 2022.
Un taux d’épargne qui s’améliore
Bien que le budget primitif de 2020 soit en baisse par rapport à 2019, la Région n’en met pas pour autant ces objectifs premiers de côté. Elle compte continuer notamment à accompagner les entreprises, à maintenir les efforts en termes de politique d’égalité des chances, d’un point de vue de la collectivité territoriale, des actions d’éducation ou de formation professionnelle. Elle prévoit notamment de réaligner le budget de 2020 sur celui de 2019 pour l’éducation et la culture.
Alors qu’elle entre dans une fin de cycle, en dévoilant l’un des derniers budgets de la mandature actuelle, la Région se félicite d’afficher une baisse significative du chômage sur son territoire. Alors qu’en 2010, il était de 30%, il a récemment été révélé qu’il était actuellement de 20%.
Bien qu’il soit moins élevé qu’en 2019 (120 millions d’euros), la Région se dit « fière d’afficher une épargne de 113 millions d’euros en 2020 ». Ce qui signifie que la « collectivité est capable d’épargner pour réinvestir ». « Elle est prise au sérieux et ainsi autorisée à emprunter, car elle a les ressources nécessaires pour rembourser », a indiqué la collectivité. Alors que la limite d’endettement est fixée à 12 années, la Région se donne à 11,5 années pour rembourser, contre 11,4 en 2019.
Le taux d’épargne s’améliore par rapport à l’année dernière et passe de 20% à 21,7%. Ce qui signifie également, grâce à ce taux d’épargne, que la Région est capable d’investir des fonds exceptionnels, en cas de dégâts routiers par exemple.