La Région Réunion a présenté ce mardi les grandes lignes de son budget primitif pour l’année 2018. Un budget qui dépasse pour la troisième année consécutive le milliard d’euros, et dont la part liée aux investissements se chiffre à 587 millions d’euros pour 455 millions d’euros alloués au fonctionnement, « malgré un cadrage national contraignant », indique Didier Robert.
Le président de la collectivité a tout d’abord salué la situation « saine » de la collectivité, qui dispose pour 2018 d’un budget « volontariste ». Ce dernier se base pour cela sur le rapport annuel de la Cour des comptes publié en octobre dernier, qui relève une situation « saine de la collectivité régionale ». Par ailleurs Didier Robert a rapporté que la notation du cabinet d’analyse financière Moody’s (A2) a placé la Région Réunion « dans le haut du tableau des collectivités françaises » concernant sa gestion.
Tout en saluant la « logique de partenariat » avec le gouvernement, Didier Robert a tout de même déploré que ce même gouvernement « contraint aujourd’hui les collectivités locales à réduire leurs investissements sur l’ensemble du territoire ». »Nous sommes dans un moment où l’État continue à transférer et à diminuer sa participation et nous demande en plus de participer fortement à l’effort de la nation. Le gouvernement demande aux collectivités 13 milliards d’économies sur les cinq prochaines années. Ce qui change aujourd’hui c’est que cette obligation est inscrite dans le projet de loi de finances 2018, votée par l’Assemblée nationale et le Sénat, ce qui amène deux obligations », explique Didier Robert.
Première de ces obligations, la limitation de la croissance des dépenses des collectivités avec la mise en place d’un seuil de 1,2%. Concrètement, cette limitation empêche une collectivité de ne pas avoir des dépenses de fonctionnement qui augmente de 1,2% une année sur l’autre. La seconde obligation rapportée par Didier Robert est le plafonnement de la capacité de désendettement des régions, compris désormais entre 8 et 10 ans.
Augmentation de la taxe carburant en 2018
S’il dit « comprendre » cette démarche de solidarité demandée par le gouvernement, le patron de la Pyramide inversée regrette que cette démarche aura un « impact direct » concernant la politique d’investissements de la collectivité. « Nous allons faire un arbitrage en interne sur le rythme de vie de la collectivité. Sur les frais généraux, sur le train de vie de la Région, nous allons économiser l’année prochaine l’équivalent de 35 millions d’euros », prévoit Didier Robert. Pour les dépenses concernant les investissements, le manque à gagner s’élève entre 60 et 70 millions d’euros, « pas parce qu’on a pas les moyens mais qu’on nous contraint à le faire », assure Didier Robert. « Cela va nous forcer à moins intervenir dans le domaine du transport en commun avec le TCSP ou le monorail ou encore sur la problématique du traitement des déchets. Je regrette qu’il y ait eu cette mesure dans le PLF 2018 alors que nous construisons quelque chose de bien pour le territoire », poursuit-il.
Didier Robert a également annoncé au cours de ce point presse une augmentation de la taxe régionale sur les carburants à compter de 2018. Le prix du litre d’essence passera de 1,40€ à 1,44€ et le gazole de 1,05€ à 1,11€. « De la même manière, l’article 9 du PLF 2018 prévoit dans le cadre de la transition écologique qu’il doit y avoir aujourd’hui au niveau national une convergence entre le prix du gazole et celui de l’essence », explique Didier Robert. « Nous allons dans le même temps réfléchir à ramener le taux d’octroi de mer sur les véhicules hybrides ou électrique à zéro » pour inciter davantage la population à s’équiper de ce type de véhicules, termine le président de Région.