S’il refusera surement de le reconnaître en public, c’est bien un budget de rigueur qu’a présenté ce matin en Conseil des ministres le gouvernement. Il prévoit une réduction du déficit public à 6% en 2011 alors qu’il était cette année de 7,7% du PIB, bien loin des 3% réclamés par l’Union Européenne. Un objectif qui devrait être atteint en 2013, avant de passer à seulement 2% en 2014.
Le déficit du budget de l’État, qui doit passer de 152 milliards cette année à 92 milliards en 2011, supportera le gros des économies. Et si le gouvernement se défend que ces chiffres dépendront de la conjoncture, il table sur une croissance de 1,5% en 2011 et de 2% et 2012, soit une nette sortie de crise et une relance de l’économie.
Les mesures :
Pour réaliser ces économies, l’Etat a dû faire des coupes sèches. Les niches fiscales ont donc sans surprise été directement visée. Le rabot devrait rapporter 9,4 milliards d’euros l’an prochain, puis 2,1 milliards supplémentaires en 2012. Le gouvernement envisage même de réduire de 3 milliards d’euros chaque année le manque à gagner que représentent les niches fiscales, manque à gagner aujourd’hui estimé à 151 milliards d’euros. Il n’a pas encore été communiqué quelles niches seront concernées par ce coup de rabot.
Autre mesure, dans la continuité de l’année précédente, la suppression de 61.638 postes de fonctionnaires (33.749 en 2010). C’est la poursuite du plan de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Au total, 97.000 fonctionnaires ne seront pas remplacés entre 2011 et 2013. L’Education nationale est le secteur le plus touché.
Autres mesures, la fin du crédit d’impôts accordé aux ménages pour l’achat de panneaux solaires à partir du 29 septembre, la réduction des allégements de charges pour l’emploi d’un salarié à domicile, la hausse de la TVA sur les abonnements à Internet triple play, la fin des déclarations de revenus multiples pour les jeunes mariés, la disparition de la déduction des intérêts d’emprunt immobilier…
Au total, les ménages supporteront 37% de l’effort fiscal en 2011 et 63% pour les entreprises.