La décision est tombée hier. Le Conseil d’Etat a confirmé le limogeage de Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes en Charente-Maritime, ancien directeur général adjoint des services au Conseil régional. La haute instance de justice a estimé qu’il s’était mis « dans une situation incompatible avec l’exercice de ses fonctions » après avoir publié une virulente diatribe anti-israélienne sur le site oumma.com.
Le haut fonctionnaire, en sortant de son rôle, s’était donné pour mission de répondre à une tribune publiée dans Le Monde et rédigée par des intellectuels qu’il considerait comme appartenant au “lobby pro-israélien”.
L’énarque a laissé sa plume s’envoler (ou plutôt ses doigts pianoter librement sur le clavier) : « A propos de terrorisme, l’Etat d’Israël, qui plus est, peut se targuer d’un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouh par Tsahal en 1982 » avant d’ironiser sur « les geôles israéliennes où, grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer durant le shabbat ».
L’ironie militante du haut fonctionnaire n’a pas été appréciée en haut lieu. Il a immédiatement été limogé par le ministère de l’Intérieur suite une décision confirmée par le décret du 2 avril 2008. Un recours avait été déposé au Conseil d’Etat par Guigue qui a été donc rejeté hier. Il lui est reproché de ne pas avoir respecté son devoir de réserve.
Bruno Guigue était arrivé à la Réunion en 1991 et est resté plusieurs années au Conseil régional. Ecrivain et énarque, il avait également été intervenant à l’Université du Moufia.