La présidence de la CCI le tente. Bruno Cohen, le patron de la SFER (société de photovoltaïque), a profité d’une conférence de presse donnée ce vendredi pour annoncer sa nouvelle ambition.
« J’ai très envie de me présenter », déclare en effet l’entrepreneur. « Je ne suis pas certain que les élections soient pliées en faveur d’Ibrahim Patel », poursuit-il, précisant au passage être gêné par le fait que l’actuel président siège à la région.
« Je suis profondément républicain et je ne veux pas que la CCI soit la marionnette de la Région. Le problème, c’est la subordination, cela fausse le dialogue », juge-t-il. L’homme d’affaires se dit également gêné par la candidature potentielle de Thierry Robert, qui « après avoir brigué la région brigue la CCI ». Il ajoute : « Ce que je veux, c’est une liste de compétences, pas une liste de copains ».
« Une très belle victoire »
Avant l’annonce de cette ambition, Bruno Cohen est revenu sur le procès qui l’oppose à EDF. Alors qu’un moratoire avait fait baisser le prix d’achat d’électricité de 40 à 12 centimes le kilowatt, EDF était accusé d’avoir traité tardivement les demandes de raccordement au réseau des SNC pour payer moins cher leur production.
EDF ayant été condamné à payer 13,7 millions d’euros à la SFER, laquelle avait racheté les SNC, Bruno Cohen se réjouit : « C’est une très belle victoire pour SFER, depuis très longtemps nous disions qu’EDF était responsable d’une partie de notre préjudice commercial ».
Sa société, déboutée d’une partie de ses demandes, a tout de même fait appel partiel du jugement, précise-t-il. « Il y a une deuxième assignation concernant d’autres SNC, et une troisième assignation sur le préjudice commercial est en cours », indique-t-il en outre.
Rappelant qu’en 2012 la SFER avait fait face à 95% d’annulation de commandes, ce qui avait déclenché le plan de sauvegarde de son entreprise, Bruno Cohen juge tout de même que le véritable responsable est « l’Etat, qui a modifié les règles du jeu en cours ».
« La Réunion manque d’une véritable vision de la transition énergétique »
Actuellement, le patron explique vouloir permettre à l’Afrique australe et aux îles Vanilles de développer leur savoir-faire dans le domaine du photovoltaïque, notamment par le biais du « e-learning » (apprentissage via internet). Alors qu’il a mis en place un site d’achat de matériels, il explique mettre à disposition un bureau d’études permettant de fournir des plans d’exécution gratuits.
Sur la situation de la Réunion, le chef d’entreprise estime que notre île manque d’une véritable vision de la transition énergétique. « Nous avons les cinq énergies renouvelables sur un bout de caillou, nous sommes les seuls au monde. Faisons de la Réunion l’exégèse de l’énergie renouvelable », déclare-t-il, avançant l’idée de la création d’une école de la transition énergétique qui permettrait de « former des généralistes ».