Hier, les habitants du Royaume-Uni se sont prononcés pour leur sortie de l’Europe.
J’avoue que, dans un premier temps, cette nouvelle m’a inquiété. Autant pour les conséquences prévisibles dans les domaines économiques et militaires notamment, mais aussi et surtout pour les risques de contagion que ce vote pourrait engendrer dans d’autres pays européens.
Le Royaume-Uni nous a fait la démonstration hier que le populisme, relayé par une presse nauséabonde, pouvait faire des ravages. Car on ne dira jamais assez le rôle des tabloïds britanniques dans la victoire du « non« , avec des articles sensationnels décrivant les pires horreurs mensongères à longueur de colonnes. Et dans ce domaine, les journaux de Rupert Murdoch, ce milliardaire australien vivant aux Etats-Unis, n’ont pas donne leur part aux chiens…
Puis, réflexion faite, je me suis dit que d’un mal allait peut-être naître un bien.
D’abord, les conséquences économiques dramatiques qui vont s’abattre sur le Royaume-Uni dans les mois qui viennent devraient être de nature à en calmer plus d’un dans les autres pays européens : dévaluation de la Livre, fuite des capitaux, des entreprises, des cerveaux, hausse du chômage, du coût de la vie… J’en passe et des meilleures.
Mais surtout, force est de constater que l’Europe allait mal. Et pour beaucoup, à cause justement des Anglais qui mettaient systématiquement leur veto à toute décision pouvant amener une meilleure gouvernance politique, une harmonisation fiscale avec une vraie chasse aux paradis fiscaux, et sociale avec des minimums garantis aux travailleurs de tous les états européens. Sans aller jusqu’à aligner tout le monde sur la France, ce qui serait sans doute excessif, il n’est pas aberrant de vouloir mettre fin au dumping social ultralibéral par exemple matérialisé par « le plombier polonais« .
Les Anglais partis, tout redevient possible.
A une seule et unique condition : que nous ayons des leaders de la trempe du général de Gaulle et du chancelier allemand Konrad Adenauer, capables d’imaginer l’Europe de demain. Et là, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas gagné tant que François Hollande siègera à l’Elysée…