Selon des estimations de la police militaire brésilienne, près d’un million de Brésiliens ont manifesté hier dans plusieurs villes du pays contre la présidente brésilienne, Dilma Roussef, à la tête d’une coalition de centre gauche empêtrée dans la crise économique et le scandale de corruption Petrobras.
Les manifestants, dont certains portaient des tee-shirts sur lesquels était écrit « Basta ! Tous dans la rue, réveille-toi Brésil. Dilma dehors ! » ou encore « Nous voulons maintenant la destitution de Dilma Rousseff », reprochent à cette dernière sa politique économique.
Le Brésil est actuellement au bord de la récession et la monnaie nationale, le réal, s’est dépréciée de 30% en 12 mois face au dollar, obligeant Dilma Roussef à revenir sur certaines de ses promesses électorales.
À cela, s’ajoute la tension politique avivée par les révélations et l’ouverture d’enquêtes visant 49 hommes et femmes politiques. Ces derniers appartiennent majoritairement à la coalition gouvernementale au pouvoir et sont soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin du géant étatique pétrolier Petrobras, dans ce qui est la plus grave affaire de corruption de l’histoire du Brésil.
Le ministre de la justice, José Eduardo Cardozo, a déclaré dimanche soir, au cours d’une conférence de presse télévisée, que des mesures pour combattre la corruption seront annoncées « dans les tous prochains jours ». « Il est nécessaire de fermer la principale porte d’entrée de la corruption politique au Brésil en interdisant le financement des campagnes électorales par les entreprises, comme cela se fait dans d’autres pays », a déclaré le ministre.