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Boxeurs… 2 Poids, 2 mesures

Défendre la république c’est aussi dénoncer la politique du maintien de l’ordre tel que le pouvoir la met en pratique aujourd’hui. Un gilet jaune, ex boxeur, est en colère après avoir été victime de tirs de lacrymogène alors qu’il manifestait pacifiquement.Il se trouve là parce que la manifestation devait arriver devant l’assemblée nationale mais a […]

Ecrit par Eric Ducroux – le vendredi 11 janvier 2019 à 11H35

Défendre la république c’est aussi dénoncer la politique du maintien de l’ordre tel que le pouvoir la met en pratique aujourd’hui.

Un gilet jaune, ex boxeur, est en colère après avoir été victime de tirs de lacrymogène alors qu’il manifestait pacifiquement.Il se trouve là parce que la manifestation devait arriver devant l’assemblée nationale mais a été bloquée avant terme; les gilets jaunes se sont donc vu refoulés vers les quais de Seine où se trouvent des ponts qui pourraient permettre aux manifestants de quitter les lieux. Mais face à eux des CRS bloquent l’accès aux ponts, empêchant les gilets jaunes de quitter les lieux. Pourquoi ? Volonté de maintenir les manifestants dans une nasse ? Toujours est-il que face à cette absurdité, et avec la colère, l’ex boxeur va de ses propres dires « péter les plombs » et se penser dans un ring avec pour adversaire un CRS.

Beaucoup plus au Sud, à Toulon, un policier qui s’avérera être un commissaire divisionnaire, décoré de la légion d’honneur en début d’année, frappe à coup de poings un homme plaqué au mur, n’opposant aucune résistance. Dos au mur, au sens premier du terme, le manifestant recevra 6 ou 7 coups de poings de ce commissaire, rebaptisé Rambo, sur les réseaux sociaux. La violence est telle que ses subordonnés vont l’arrêter dans sa volonté de cogner du manifestant.

Qui remet en cause les valeurs de la République ?

Un ex bosseur qui se rappelle l’utilisation de ses poings alors qu’il n’aurait pas dû les utiliser pour frapper un CRS, casqué et protégé de son bouclier, ou celui, commissaire de police, gardien de l’ordre, théoriquement, qui tabasse un manifestant sans défense ni rébellion. Certains diront qu’il était excédé, fatigué mais n’est-ce pas à lui de montrer l’exemple, de se contrôler en toute circonstance puisque gardien de l’ordre ?

L’ex boxeur, après avoir fait part de ses regrets et excuses sur les réseaux sociaux, s’est rendu volontairement au commissariat où il a été placé en garde à vue, avant d’être déféré devant la justice ;

L’autre, le commissaire, poursuit son travail, le parquet de Toulon n’ayant pas jugé utile d’ouvrir une enquête…
Où se trouve la justice républicaine, l’égalité devant la loi , devise de la république ? 

Aujourd’hui le constat est affligeant : près  de 2000 blessés parmi les manifestants, 246 signalements auprès du ministère de l’intérieur, 45 plaintes déposés auprès de l’IGPN.

Il faut se retourner 60 ans en arrière pour trouver des chiffres aussi importants ; à l’époque la police tirait sur la foule et jetait les manifestants dans la Seine…Même en 1968 de tels chiffres n’ont pas été atteints,Maurice Grimaud,préfet de police de l’époque, avait défini une doctrine du maintien de l’ordre : les policiers ne frappent pas un homme à terre et ne visent pas la foule.

Le préfet de police de Paris représente l’État et applique les ordres donnés par le ministère de l’intérieur.Le maintien de l’ordre est donc politique.

Jacques Toubon que l’on peut difficilement taxer de gauchiste, ex ministre, notamment de la justice, aujourd’hui défenseur des droits a réalisé un rapport récent «les règles du maintien de l’ordre au regard de la déontologie »  qui recommande l’interdiction du Flash ball.

Et pourtant, le gouvernement vient de lancer un appel d’offre pour l’achat de 1280 lanceurs de balle de défense LDB40 ( flash ball)

Le président Macron lors de ses derniers discours a toujours occulté les victimes. Pas un mot pour elles, d’ailleurs, il n’a jamais prononcé le mouvement dont ils se revendiquent à savoir les Gilets Jaunes , prés de 2000 blessés, des dizaines de mâchoires fracturées, des éborgnés    des mains arrachées, mutilant des dizaines de manifestants pour toujours ;
Il y a lieu de s’inquiéter de cette doctrine du maintien de l’ordre qui visent à réprimer en mettant en jeu l’intégrité physique des manifestants afin que les citoyens soient dissuadés d’exprimer dans la rue leur colère et leurs  revendications.

Comment ne pas comprendre, l’exaspération, la colère qui grandissent face à de tels comportements de la police qui restent le plus souvent impunis ;

La réponse sécuritaire du gouvernement aux demandes exprimées par les gilets jaunes ne peut constituer une issue à ce mouvement. La réponse ne peut être que politique, mais ce président et son gouvernement en seront-ils  capables ? 

 

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