C’était bien toi, ça, partir ainsi sans crier gare.
Comme c’était dans ton caractère si bien trempé, et à un âge aussi respectable que le nôtre, te lancer dans le parapente et l’équitation. Car c’était dans ta nature, connaître, apprendre, affronter ce que tu ne connaissais pas.
Les risques ne t’ont jamais effrayée : « Si mi essaye pas, comment ma connaître ? »
Tu as connu, notamment une cuisse brisée car parapente et équitation ne sont pas des jeux innocents. Mais ça t’amusait. Et tu avais raison, ma grande : qui ne risque rien… hein ?
Tu aimais recevoir tes amis et ceux de ton Jean-Pierre. S’attabler chez toi au milieu de tes buissons d’orchidées était une cure de bonne humeur, une cure de Jouvence dans laquelle tu plongeais chacun de nous.
Tes grands yeux ouverts sur la vie étaient une leçon « d’apprendre à vivre » selon laquelle il y a toujours plus malheureux ; et selon laquelle, surtout, les creux de vague aident à mieux supporter les plongées imprévues.
Tu restes pour moi celle qui a su aider à vivre mon ami, mon frère, Jean-Pierre Santot. L’une des plus grandes plumes dont le journalisme réunionnais peut s’enorgueillir. Tu l’as connu alors qu’il était au faîte de sa puissance intellectuelle. Lorsque ses problèmes survinrent, tu as été là aussi.
Pour nous, Thérèse, tu est indissociable de notre ami.
Lorsqu’il invitait ses potes autour d’un bon civet tangue, tu étais là. Lorsqu’il grattait sa guitare, mieux que Manolo, tu étais là.
Et à l’image de quelle femme allons-nous associer celle de notre Jean-Pierre, maintenant ?
Sois sans crainte, amie chère, je ne te fais aucun reproche. C’est juste ma façon à moi de te dire combien tu vas manquer à Jean-Pierre… et à nous tous.
Poursuis ton voyage avec ton si lumineux sourire, Thérèse. Sois sans crainte pour Jean-Pierre, nous nous chargerons de lui. Nous devons bien ça à ta générosité.
Jules… et tous tes nombreux amis