A peine lancée depuis quinze jours, la campagne sucrière rencontre des débuts difficiles. Difficiles déjà, en raison des incendies criminels qui se sont abattus sur le Nord et l’Est de l’île il y a deux semaines mais également en raison des blocages observés à la Ravine-Glissante ce lundi et à l’usine de Bois-Rouge aujourd’hui.
A l’origine de ces blocages on retrouve des planteurs du bassin cannier Est qui dénoncent des méthodes d’échantillonnage et des taux de richesse faussés. Taux de richesse dont l’indice est couplé à la masse des chargements pour la fixation du paiement reversé aux planteurs. En effet, depuis le 5 juillet dernier, les prélèvements d’échantillon sont globalement réalisées aux extrémités avant et arrière des remorques et autres bennes de nos « cachalots » péi. Ce qui ne plaît pas forcément aux planteurs qui exigent un échantillonnage équilibré sur l’ensemble des chargements en espérant que le taux de richesse ne soit globalement pas à la baisse.
« Les planteurs ne peuvent plus le supporter«
« On sait parfaitement que d’une année à l’autre, la canne n’a jamais le même taux de sucre. (…). Le CTICS se permet de collecter des échantillons dans les chargements pour être analysés mais ils ne sont pas faits comme le prévoit le protocole. Donc, entre une année où les cannes ont un taux de richesse faible et un protocole qui n’est pas respecté. Obligatoirement, les planteurs ne peuvent plus le supporter » dénonce Patrice Pounoussamy, premier vice-président de la CGPER.
De son côté, le responsable actuel du Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre évoque un taux de richesse peu important. Résultat, plus aucune réception de cannes n’est possible à l’usine du Gol depuis ce mardi en raison du durcissement annoncé par les planteurs membres du syndicat.
En conséquence et dans l’optique de trouver une solution aux problèmes relatifs aux méthodes d’échantillonnage pratiquées, un conseil d’administration du CTICS se déroule actuellement dans le chef-lieu entre planteurs et usiniers. Objectif, la reprise au plus vite d’une campagne qui accumule déjà les accrocs.