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Bloqué à La Réunion depuis 2 mois, il entame une grève de la faim devant la préfecture

Dominique, sa femme, et leurs trois jeunes enfants auraient dû quitter La Réunion le 2 avril. En raison de l’épidémie de coronavirus et du confinement, leur vol French Bee a été annulé. Mais à ce jour, ils n’ont toujours aucune place réservée dans les vols qui devraient quitter notre île à partir du 12 juin. La compagnie leur a indiqué qu’il faudrait attendre le début du mois de juillet pour pouvoir partir. En attendant, la famille a été obligée de louer un appartement, une voiture, tout en continuant de payer le loyer de leur domicile en métropole: "à ce rythme, financièrement ce n’est plus possible", nous confie le père de famille qui a entamé ce mercredi une grève de la faim devant la préfecture.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 03 juin 2020 à 17H42

Si la crise du Covid-19 semble presque derrière nous avec la réouverture des bars et restaurants ce mardi, ses conséquences, elles, continuent de se faire sentir alors que des passagers sont toujours bloqués à La Réunion.
 
Dominique, son épouse et leurs trois jeunes enfants n’imaginaient pas devoir rester deux mois supplémentaires sur le département lorsqu’ils ont atterri en décembre 2019 pour passer des vacances en famille. Personne d’ailleurs ne pouvait imaginer que trois mois plus tard, la planète serait confinée pour tenter d’endiguer une pandémie.
 
Mais alors que les vols devraient reprendre peu à peu entre La Réunion et la métropole, le père de famille n’arrive pas à obtenir des places dans un avion de la compagnie French Bee auprès de laquelle il a acheté les billets aller-retour pour toute la famille pour un total de plus de 2600€.
 
Les premiers avions de l’abeille bleue devraient pourtant décoller aux alentours du 13 juin, mais Dominique et ses trois enfants en bas âge ne semblent pas être prioritaires.

 

« Je sais qu’il y a des vols, mais quelqu’un d’autre a pris ma place »
 
Dominique a acheté ses billets d’avion par le biais d’une agence de voyages. Avec le début du déconfinement, celle-ci a contacté French Bee pour voir ce qu’il en était du retour de la famille.
 
La compagnie aérienne aurait alors indiqué que 5 places étaient réservées pour eux dans le vol du 13 juin prochain. Information que confirme l’« assistant intelligent » sur le chat du site internet de French Bee, comme le montrent ces captures d’écran.
 
« Quelques jours après, je les contacte pour m’assurer que le vol est bien maintenu le 13, mais là on m’annonce qu’il est finalement annulé », nous explique Dominique.
 
« Puis French Bee m’indique finalement que le vol est maintenu mais qu’il est complet. Donc là je sais qu’il y a un vol, mais c’est quelqu’un d’autre qui a pris ma place ! », conclut-il exaspéré.

 

« Avec trois enfants en bas âge, je pense que je suis au minimum prioritaire »
 
Dominique n’obtient aucune explication de la part de la compagnie qui lui indique uniquement qu’il faudra patienter au moins jusqu’à début juillet pour pouvoir rentrer chez lui.
 
Le mystère demeure sur la façon dont sont choisis les passagers qui partiront en premier.
 
En attendant, la situation devient insupportable pour ce Réunionnais et sa famille, installés en Corse. « Un vol de rapatriement avec Air France ou Air Austral pour nous 4 coûterait environ 2500€, je n’ai pas les moyens. Ici, en attendant, je paye un loyer de 700€ pour nous loger, je paye encore mon loyer en Corse de 500€, j’ai été obligé de louer une voiture pour nous déplacer à près de 500€, on ne peut pas continuer comme ça jusqu’en juillet ! »
 
Sans ordinateur ni matériel adapté, ses marmailles ne peuvent pas suivre correctement les cours à distance, alors même que leurs écoles ont rouvert en métropole.
 
 » J’ai contacté tout le monde : la préfecture, le département, French Bee, l’agence de voyages, mais tout le monde se renvoie la balle, et personne n’est responsable lorsqu’il y a un problème. »
 
Une grève de la faim comme dernier recours
 
Depuis ce mercredi matin, Dominique est installé devant la préfecture où il a décidé d’entamer une grève de la faim.

 » Je reste ici tant que je ne trouve pas une solution. C’est pour les enfants que je le fais, je ne peux pas les laisser sans manger, sans rien, avec un frigo vide. J’ai tenu depuis le début du confinement, mais on ne peut pas continuer comme ça », explique-t-il. « Je veux juste retourner chez moi travailler, c’est tout ce que je demande. »

 

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