La FNTR (Fédération nationale des transports routiers) l’avait annoncé… Mais l’entreprise Transgroup OI l’a fait. Une quarantaine de camions se sont garés devant la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) à Saint-Denis ce vendredi pour manifester leur colère suite à la fermeture du chantier de la carrière des Orangers à Saint-Anne. Une mobilisation qui a porté ses fruits et permis la signature d’un accord.
C’est dans le cadre de la construction de la nouvelle route du littoral qu’une suspension a été mise en place à cause d’un dépassement de la limite de la surface exploitable autorisée. Des roches ont en effet été extraites sur trois hectares au lieu d’un seul. « Nous ne demandons pas à ce que le chantier soit rouvert tout de suite mais seulement que ce soit nous qui transportons les roches qui restent pour remettre le site en état », explique Didier Hoareau, responsable de Transgroup OI.
Une remise en état qui aurait été déléguée à d’autres acteurs, entraînant la perte du transport de 150.000 tonnes pour 70 transporteurs. « Toutes ces personnes travaillent depuis mars. Et là nous devons leur dire qu’ils n’ont plus rien? » demande-t-il. Sans le transport de ces andins, la perte financière serait selon lui de 450.000 euros par mois.
Bernard Caroupaye et la FNTR avaient menacé en début de semaine de mettre 200 à 300 camions dans la rue si rien n’avait été débloqué lundi mais Transgroup OI n’a pas souhaité attendre et a décidé de mobiliser plus de 40 camions pour forcer la main de la DEAL.
« Nous avons signé un accord avec la DEAL pour que ce soit nous qui déplaçons les roches. Ça nous permettra de respirer pendant deux mois, le temps que les négociations aboutissent pour reprendre le travail habituel sur le chantier », ajoute-t-il.
Depuis le 12 janvier, les transporteurs attendent de reprendre leur activité. Le transport des roches devrait reprendre lundi. Si Didier Hoareau se dit satisfait, il avoue néanmoins qu’ils ont « peur tous les jours ». « S’ils exportent le travail à Madagascar, c’est fini pour nous. On est toujours inquiets pour la profession ».