
"Indiscutablement, cette opération est un succès", a affirmé Marc Rochet, président d’Air Caraïbes, en présentant le bilan du dispositif. En effet, alors que la charte imposait de mettre à disposition des voyageurs un minimum de 15 % de billets d’avion au tarif le plus bas de la grille, les 3 compagnies sont toutes allées au-delà de ce seuil, quelle que soit la destination concernée. La compagnie Corsair, par exemple, a vendu 24.244 sièges pour la Réunion soit une proportion de 22%, pour un aller-retour situé entre les 15 juin et 15 septembre 2009. Au total, 188.996 places ont été achetées.

Révélateurs de la bonne volonté des compagnies qui ont honoré leur engagement, ces chiffres prouvent également l’attractivité des tarifs mis en place. Ainsi, de Paris à la Réunion, ou de la Réunion à Paris, il était possible de voyager pour 1.000 euros environ. "Ces prix sont un progrès considérable" a estimé Patrick Karam. "L’aérien étant un secteur ultralibéral qui refuse toute contrainte commerciale, ce qui a été obtenu est une première mondiale !". A noter qu’Air Austral, qui n’avait pas participé aux négociations, a annoncé avoir également mis 22% de billets d’avion au tarif le plus bas de ses deux premières grilles.

Autre disposition prévue par l’accord : l’assistance aux familles endeuillées. Coûtant en moyenne entre 500€ et 700€, les billets ont permis à 4 000 personnes au total de bénéficier de cette aide, dont 1.153 passagers en provenance ou à destination de la Réunion.

Enfin, conformément à la charte, chaque compagnie permet, par un système de cartes de crédit, d’échelonner le paiement du billet ou d’obtenir des facilités de paiement. "On peut être fier d’avoir mis en place ce système sans se réfugier derrière une crise économique", a déclaré Antoine Pussiau, directeur général Caraïbes et Océan indien Air France.

Pour autant, si les compagnies sont satisfaites, il reste un sujet qu’elles aimeraient voir étudié : celui des congés bonifiés. Abordé en mars 2009 lors du lancement des "billets Karam" par la compagnie Air France, le problème a de nouveau été soulevé hier par Marc Rochet. "Comme les congés bonifiés génèrent des pointes de trafic, ils entrainent une hausse de tarifs alors que nous aimerions lisser ces derniers", a-t-il expliqué.
Mais le dispositif créé il y a un an pour les DOM a suffisamment bien fonctionné pour que les 3 compagnies signent, hier soir, avec Air Calédonie International et Air Saint-Pierre, de nouveaux engagements, cette fois en faveur des COM, des POM et de Mayotte. Dans ses grandes lignes, le dispositif ressemble au premier. En outre, il propose une importante réduction sur le prix public en période de basse saison pour faciliter le déplacement des personnes les plus défavorisées. Cette clause, qui paraissait difficile à mettre en œuvre, devrait s’intégrer à la charte pour les DOM, puisqu’il a été finalement décidé de demander à l’ANT de gérer les critères d’attribution des tarifications spéciales.

