Parmi ces dernières qui n’auraient pas pu sortir seules du sable, les tortues en forme sont parties en mer. Celles qui étaient trop faibles ou blessées ont été ramenées au Centre de soins Kelonia. Elles seront relâchées au large lorsqu’elles seront guéries et auront commencé à se nourrir et grossir.
Les petites tortues en soins sont visibles depuis le circuit de visite de Kelonia. Les taux d’éclosion et d’émergence sont plus faibles sur les nids qui étaient exposés au ruissellement des fortes pluies de mars et au piétinement. En été austral, les durées d’incubation relativement courtes, liées à des températures élevées, sont favorables à la production de femelles. Celles qui survivront reviendront pondre sur les plages de La Réunion.
Offrir des plages favorisant la ponte
Kelonia s’en trouve confortée dans son programme de réhabilitation des plages de ponte démarré en 1999 sur Saint-Leu et étendu depuis sur l’Etang-Salé avec l’ONF. L’objectif : offrir des plages favorables à la ponte, ce qui exige ni lumière, ni mouvement. Dans le cadre des mesures compensatoires de la Nouvelle Route du littoral, d’autres plages intégreront ce programme.
Comme en 2013, Emma a été équipée d’une balise Argos en décembre 2015, ce qui permet aux équipes de Kelonia et de l’Ifremer de la suivre en direct. Elle est toujours au large de Saint-Gilles, alors qu’elle a terminé sa saison de ponte depuis début février, comme cela avait été observé en 2013 avant que la balise ne s’arrête.
Serait-elle la première tortue non migratrice de l’océan Indien? Cela signifierait qu’elle se nourrit à proximité de sa plage de ponte. Ce comportement extrêmement rare chez les tortues marines, qui sont des espèces migratrices, a été décrit dans d’autres océans du globe.