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Bilan de l’insurrection aux Antilles françaises

À peine la situation insurrectionnelle paraît-elle se calmer à la Martinique et à la Guadeloupe (pour combien de temps?) qu’elle semble donner des idées dans un autre territoire d’outre-mer, la Réunion. Il n’y a, de fait, aucune raison, pour que cela s’arrête. Le rôle premier d’un Etat qui se prétend Etat de droit est de […]

Ecrit par f_hayek@orange.fr – le mercredi 18 mars 2009 à 07H32

À peine la situation insurrectionnelle paraît-elle se calmer à la Martinique et à la Guadeloupe (pour combien de temps?) qu’elle semble donner des idées dans un autre territoire d’outre-mer, la Réunion. Il n’y a, de fait, aucune raison, pour que cela s’arrête.
Le rôle premier d’un Etat qui se prétend Etat de droit est de protéger les biens et les personnes, de veiller au respect des contrats passés, de permettre aux gens qui entendent travailler et entreprendre paisiblement de le faire. L’Etat français n’a pas respecté ce rôle ces dernières semaines aux Antilles, comme il ne l’avait pas respecté déjà, lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises.
Pendant plus d’un mois, les habitants des Antilles françaises ont été soumis à la règle de la horde. Les entreprises n’ont pas pu fonctionner, les gens qui voulaient continuer à gagner leur vie n’ont pas pu le faire. Des actes racistes contre les blancs se sont multipliés impunément, non seulement vis-à-vis des békés, mais aussi vis-à-vis de touristes qui ont préféré partir précipitamment plutôt que de recevoir un mauvais coup et qui sans aucun doute choisiront une autre destination la prochaine fois.
Non seulement l’Etat n’a pas joué son rôle, mais il a plié devant des revendications qui auraient dû concerner seuls les employés et les employeurs. Il a montré que, non content de laisser le champ libre à des gens employant des méthodes de terreur, il pouvait se placer de leur côté et faire pression lui-même sur des négociations salariales.
Je serais investisseur en Martinique ou en Guadeloupe et vraisemblablement en Guyane, j’essaierai de vendre ce que je peux vendre et je ferais mes valises pour trouver des cieux plus cléments. C’est ce que font ou feront de nombreuses personnes concernées. Le résultat sera une augmentation forte du chômage dans des territoires où il est déjà bien plus élevé que la moyenne nationale. S’ensuivra aussi une augmentation du nombre d’allocataires du RMI. Cette montée de l’oisiveté volontaire ou forcée sera vraisemblablement accompagnée de frustrations grandissantes qui ne pourront déboucher, tôt ou tard, que sur de nouvelles explosions.
Certes, c’est une évidence, les territoires français d’outre-mer sont malades, mais il faut, si on veut espérer soigner la maladie, poser le bon diagnostic, et dire que la maladie s’appelle subventions étatiques.
Des milliards d’euros quittent la métropole chaque année pour offrir aux populations de ces territoires un niveau de vie plus haut, et pour leur verser diverses aides et allocations. Ceux qui travaillent dans la fonction publique touchent des surcroîts salariaux pour compenser l’éloignement de la métropole et divers surcoûts réels ou supposés. Ceux qui travaillent dans le secteur privé sont souvent employés dans des entreprises touchant elles-mêmes des aides de l’Etat.
Quand on vit essentiellement d’argent extorqué aux contribuables, on n’a nul besoin de se préoccuper des règles de base de l’économie, et on peut toujours tenter d’en extorquer davantage. C’est ce qui vient de se faire.
Les rares entreprises non aidées sont situées surtout dans le secteur hôteliers et on devra sans doute peu à peu parler de celui-ci au passé. Les prix dans le commerce ne peuvent guère baisser dès lors que l’essentiel des produits viennent de France et font un absurde trajet de neuf mille kilomètres.
Les meneurs du mouvement avaient, plutôt, des idées indépendantistes et ont utilisé de manière récurrente le thème de l’esclavage, aboli depuis cent cinquante ans, et celui de « l’exploitation néo-coloniale ». Ils devraient se méfier : les Français de métropole pourraient les prendre au mot, dire qu’ils ne se sentent pas concernés par des pratiques révolues, et que, si les populations noires des Antilles se sentent exploitées, elles pourraient vite ne plus être exploitées du tout, et avoir dans ces conditions un niveau de vie équivalent à celui des îles environnantes.
Dans ces îles, les salaires sont plus bas; il n’y a pas de subventions. On doit donc accueillir les touristes et le faire aimablement, car c’est vital.
Rien de tel que de se voir contraint de remettre les pieds sur terre pour comprendre certaines choses. Faute d’autres mesures, la France devrait vite diminuer le montant de ses subventions, ne plus se mêler de négociations salariales, permettre le libre échange économique avec les environs… Si, comme c’est probable, l’insurrection revient, les conclusions seront faciles à tirer.

Guy MILLIERE

 

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