
Marie-Yolaine M’Némosyne a 54 ans. Cette mère de huit enfants vit au Port depuis 32 ans. Cela fait également trente-deux ans qu’elle est serveuse dans un restaurant du Port. Elle ne sait ni lire, ni écrire.
Marie-Yolaine M’Némosyne ne connaît ni le montant de son salaire, ni celui de son loyer.
Pour une raison que personne ne lui a précisée, Marie-Yolaine M’Némosyne, serveuse, a perdu son aide au logement en octobre 2004. “Moin l’avait encore quatre enfants dans la case”. C’est le début de son calvaire. C’est par téléphone qu’un employé de la SIDR lui indiquait de temps en temps, le montant de son loyer, un montant fluctuant.
Mais son salaire de serveuse ne permettait pas d’absorber son loyer, l’application des 35 heures dans la restauration avait également réduit sa rémunération. Les dettes se sont alors accumulées. Au mois de juin 2008, sa dette vis-à-vis de la SDIR, s’élève à 9 819 euros. “Moin l’a verse 2300 euros déjà, moin l’a emprunte avec ma famille”.
Mais c’est insuffisant. Marie-Yolaine M’Némosyne a reçu son avis d’expulsion de la sous-préfecture de Saint-Paul, le 31 juillet 2008. Un huissier toujours par courrier lui a confirmé la décision, huit jours plus tard.
La semaine dernière, “la police l’a appelle à moin dans mon travail, pou dit a moin que mi doit partir, sinon zot i vient avec un camion pou mette à moin dehors. Et ce sera à moin de paye 3 000 euros pour le déménagement”, dit Marie-Yolaine M’Némosyne en larmes et dans une grande détresse psychologique. “Tous les jours, mi pleure, mi connaît pu quoi faire”.
Là où le bat blesse, c’est que c’est à elle de trouver l’argent avant la date fatidique : “moin l’a point le droit fait un prêt”, alors qu’elle a toujours droit à l’aide au logement.
Ce qu’il y a à faire pour débloquer cette situation ne dépend nullement de Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans et illettrée, mais du bon vouloir d’un(e) employé(e) de la Caf et de la SIDR.
La SIDR veut savoir le montant du rappel que le CAF doit à Mme M’Némosyne depuis octobre 2004. Sa demande, la SIDR l’a notifiée par fax, le 28 juin 2007. C’était il y a dix mois.
Menacée d’expulsion, Mme M’Némosyne est partie chercher elle-même l’information à la CAF pour la ramener à la SIDR au Port, c’était le 22 août 2008. “Moin l’a pris une demi-journée travail”.
La Caf, a son tour, réclame des informations à la SIDR : l’attestation confirmant que l’allocataire réside toujours dans le logement indiqué ci-dessus ; est-elle à jour dans le paiement de ses loyers (si oui joindre justificatifs, si non joindre attestation avec date début et montant d’impayé, plus plan d’apurement…)
“Aujourd’hui, l’employé(e) de la SIDR l’a dit a moin que zot i veut rien savoir, que mi doit trouve l’argent avant la fin du mois de septembre, sinon, quitte l’appartement”.
A partir de ce lundi 15 septembre, Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans, ses trois enfants, 10, 11 et 19 ans, ont quinze jours pour rassembler 7 500 euros et payer la SIDR, s’ils ne veulent pas se retrouver à la rue.
Le compte à rebours a commencé le 31 juillet 2008. Ce lundi 15 septembre 2008, nous sommes à Jour J-15…
Marie-Yolaine M’Némosyne ne connaît ni le montant de son salaire, ni celui de son loyer.
Pour une raison que personne ne lui a précisée, Marie-Yolaine M’Némosyne, serveuse, a perdu son aide au logement en octobre 2004. “Moin l’avait encore quatre enfants dans la case”. C’est le début de son calvaire. C’est par téléphone qu’un employé de la SIDR lui indiquait de temps en temps, le montant de son loyer, un montant fluctuant.
Mais son salaire de serveuse ne permettait pas d’absorber son loyer, l’application des 35 heures dans la restauration avait également réduit sa rémunération. Les dettes se sont alors accumulées. Au mois de juin 2008, sa dette vis-à-vis de la SDIR, s’élève à 9 819 euros. “Moin l’a verse 2300 euros déjà, moin l’a emprunte avec ma famille”.
Mais c’est insuffisant. Marie-Yolaine M’Némosyne a reçu son avis d’expulsion de la sous-préfecture de Saint-Paul, le 31 juillet 2008. Un huissier toujours par courrier lui a confirmé la décision, huit jours plus tard.
La semaine dernière, “la police l’a appelle à moin dans mon travail, pou dit a moin que mi doit partir, sinon zot i vient avec un camion pou mette à moin dehors. Et ce sera à moin de paye 3 000 euros pour le déménagement”, dit Marie-Yolaine M’Némosyne en larmes et dans une grande détresse psychologique. “Tous les jours, mi pleure, mi connaît pu quoi faire”.
Là où le bat blesse, c’est que c’est à elle de trouver l’argent avant la date fatidique : “moin l’a point le droit fait un prêt”, alors qu’elle a toujours droit à l’aide au logement.
Ce qu’il y a à faire pour débloquer cette situation ne dépend nullement de Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans et illettrée, mais du bon vouloir d’un(e) employé(e) de la Caf et de la SIDR.
La SIDR veut savoir le montant du rappel que le CAF doit à Mme M’Némosyne depuis octobre 2004. Sa demande, la SIDR l’a notifiée par fax, le 28 juin 2007. C’était il y a dix mois.
Menacée d’expulsion, Mme M’Némosyne est partie chercher elle-même l’information à la CAF pour la ramener à la SIDR au Port, c’était le 22 août 2008. “Moin l’a pris une demi-journée travail”.
La Caf, a son tour, réclame des informations à la SIDR : l’attestation confirmant que l’allocataire réside toujours dans le logement indiqué ci-dessus ; est-elle à jour dans le paiement de ses loyers (si oui joindre justificatifs, si non joindre attestation avec date début et montant d’impayé, plus plan d’apurement…)
“Aujourd’hui, l’employé(e) de la SIDR l’a dit a moin que zot i veut rien savoir, que mi doit trouve l’argent avant la fin du mois de septembre, sinon, quitte l’appartement”.
A partir de ce lundi 15 septembre, Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans, ses trois enfants, 10, 11 et 19 ans, ont quinze jours pour rassembler 7 500 euros et payer la SIDR, s’ils ne veulent pas se retrouver à la rue.
Le compte à rebours a commencé le 31 juillet 2008. Ce lundi 15 septembre 2008, nous sommes à Jour J-15…