Le train du tout électrique est décidément en marche. Petite différence notable de tous les projets en phase d’expérimentation, celui de Helem OI est piloté par un Réunionnais qui a fait ses armes en métropole. Il revient avec deux spécimens, prêts à rouler dès 2013.
Jusqu’à présent, le principal grief fait à l’encontre des véhicules électriques était le coût énergétique qu’ils faisaient peser sur le circuit EDF standard. Helem OI s’affranchit de cet obstacle en se basant sur le rechargement des batteries équipant ses véhicules via des stations photovoltaïques dédiées. Un rechargement possible grâce à une astuce.
« La différence fondamentale du concept Helem est l’extrême légèreté du véhicule » précise le président d’origine réunionnaise Sébastien Kulak, aujourd’hui basé en métropole. Sans la batterie, le véhicule Colibus (version utilitaire) pèsera 450kg pour une capacité en volume de 6m3 et en charge de 750kg.
Un véhicule Helem utilise moins d’énergie électrique : il nécessite 15KWh pour parcourir environ 120km. En comparaison, un véhicule standard électrique a besoin de 45KWh au minimum pour 150km. Avec l’énergie utilisée pour recharger un véhicule de ce type, on peut recharger trois véhicules Helem. Concernant la batterie utilisée, sa durée de vie est estimée de cinq à six ans, selon Sébastien Kulak.
« L’arrivée à terme du projet arrive au bon moment » se réjouit l’ingénieur dans le domaine de l’automobile. Avec dans les tuyaux le projet Gerri et la politique de soutien aux modes de transports écologiques de la Région, Sébastien Kulak semble rassuré sur le fait que le marché local est prêt à accepter de faire une place à ses véhicules.
Qu’on ne s’y trompe pas, le véhicule « Colibus » est à destination première des professionnels de part sa configuration en utilitaire mais aussi aux collectivités territoriales qui ne manqueront pas de donner l’exemple. Sa fiche technique annonce un plancher ultra-bas et ultra-plat de 60kg en nid d’abeille aéronautique. Son autonomie est de 120km en ville à 50km/h.
La deuxième formule réserve un petit clin d’oeil au passé des transports sur notre île. Le véhicule « courant d’R » est homologué pour le transport de passagers (12 à 14 personnes).
La Réunion en tremplin vers la zone
« L’objectif sera d’assembler à la Réunion des kits du véhicule électrique qui partiront d’une micro-usine basée en métropole, entre Narbonne et Perpignan » nous dit Sébastien Kulak. Question planning, Helem OI réserve déjà « son année 2012 à tout l’aspect commercial ». Les premiers véhicules seront attendus « pour la mi-2013« .
Un planning qui devra aussi être respecté du côté des communes et des communautés qui ont répondu à l’appel d’offres quant à l’installation de stations de recharge.« Les dossiers de subventions seront étudiés la semaine prochaine en commission permanente de la Région » annonce Fabienne Couapel Sauret, conseillère régionale en charge des transports. Un intérêt fort de la part des collectivités qui fait dire à l’élue que la subvention initialement prévue à 250.000 euros* pourrait être rallongée.
Enfin, le « OI » de Helem OI n’est pas que de façade. D’ici cinq ans, l’usine d’assemblage pourrait se transformer en usine mère pour dupliquer le modèle vers Maurice, Mayotte, l’Afrique du Sud voire l’Australie annonce optimiste le concepteur.
*Une erreur s’était glissée dans notre article d’hier : nous annoncions en effet un montant de 150.000 euros