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Bichique la monté… à 15.000 euros !

Correctionnelle du mardi 18 septembre 2018 :

Ecrit par Jules Bénard – le mercredi 19 septembre 2018 à 10H23

Le petit monsieur Malbrouk fait semblant de se demander ce qu’il fait à la barre des accusés. En fait, c’est en sa qualité de président de la Fédération des pêcheurs traditionnels de bichiques de la rivière-du-Mât (côté Saint-André) qu’il est là, et non à titre personnel.

La fédération est accusée d’avoir fait creuser une piste dans l’embouchure de ce cours d’eau, donc en zone sensible et protégée. Ayant fait croire à un entrepreneur en construction et VRD (voirie et réseaux divers) que l’autorisation avait été accordée par la DEAL. Ce qui est plus faux qu’un jeton, ça va de soi !

« Ben si mi dis à ou ! »

En toute bonne foi, l’entrepreneur a donc creusé le chemin litigieux, suffisant pour le passage des camionnettes et autres 4X4 des pêcheurs d’or gris. Délit relevé par les Brigades Nature et les gendarmes.
 

C’est là que le bât blesse car le petit monsieur Malbrouk va nier, tout nier, prétextant qu’il y avait déjà une vieille piste au même endroit. La présidente Rossignol va jusqu’à exhiber une photo par satellite pour prouver qu’auparavant, en juin 2016 plus précisément, il n’y avait aucun chemin ici.

L’atteinte au milieu sensible est évidente mais même devant cette flagrance, bonhomme continue de nier.

Ou alors, pour changer un peu, fait semblant de ne rien saisir de ce qu’on lui demande.

« Navé cann’ fourrazères té qui gêne à nous. Nous la coupé jus’ pou passé mais la pas fait d’chemin ditou ditou ditou ! »

« Ah bon ? »

« Si mi dis à ou ! »

Pour le coup, notre homme ne fait que ressasser ce qu’il a dit maintes fois aux Brigades-Nature et aux gendarmes :

« Ou pé v’ni visiter si ou vé, hein ! »

Le drame c’est que justement, les lieux ont plusieurs fois été visités par ces mêmes fonctionnaires et que la piste est là et bien là.
 

« Pêcheurs bichiques i gaingn pas beaucoup » (?????)
 

Puis, changement de tactique :

« Navé somin à terre-là, nous la enserve po amène not’ matériel côté canal bichiques ».

« Oui, le retoque la Présidente, mais par deux fois, vous avez prétendu que la mairie vous avait donné son autorisation. Ce qui est faux. Vous êtes même allé jusqu’à dire que la Direction de l’environnement avait fait de même. C’est-à-dire creuser une piste en site ultra sensible, ce qui est un peu fort, non ? »

Il y a une autre évidence flagrante : l’entrepreneur a été payé. Entre 3 et 6.000 euros, M. Malbrouk ne sait plus très bien mais avoue avoir payé avec les fonds de sa Fédération. Dans sa déposition, l’entrepreneur parle bien de « creusement » d’un chemin, pas juste un petit entretien.

Notre homme ne fait que s’enferrer dans ses contradictions et persiste à nier. Comme quelqu’un avalant un chat, la queue i dépasse encore mais « non mwin la pas mange lo chatte ! »

Me Valérie Yen-Pon va jouer sur la corde sensible, disant qu’il y a déjà 56 années que son client pratique la pêche aux bichiques et qu’il ne gagne pas lourd avec ça. Heu… au prix que ça peut atteindre, on est sceptique.
 

La Fédération se voit infliger une amende de 15.000 euros. Malbrouk s’en va-t-en… marmonnant.
 

L’entrepreneur a été relaxé en raison de sa bonne foi.

 

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