Voici un an que les Français ont élu un nouveau président. Après la période des Cent-Jours, où le président profite de son état de grâce pour faire ses réformes, même les plus impopulaires. Il est actuellement à l’épreuve du peuple et le peuple n’a cessé de faire part de sa colère. Les exemples ne manquent pas.
Un an après, c’est la déception et l’insatisfaction est grandissante. Le corps social est attaqué par la politique du nouveau pouvoir, tous les secteurs sont mobilisés : travailleurs, étudiants, bénéficiaires des aides sociales. Le PCR voit une remise en cause des droits acquis par la lutte et cela se traduit par une série de mesures : suppression des contrats aidés. Il était possible de faire autrement en globalisant les crédits pour la création de deux grands services. Suppression de l’APL accession qui pèse sur le BTP, hausse de la CSG qui pèse sur les retraites.
La situation était déjà grave, depuis un an elle s’est aggravée. La réalité commande de voir que toutes les mesures du nouveau pouvoir s’appliquent à La Réunion du fait de notre intégration à un territoire situé à 10.000 kilomètres. Cette intégration mécanique est une voie sans issue.
Du point de vue du PCR, il faut aller vers plus de responsabilité pour plus d’autonomie.
Les Assises des Outre-mer ne doivent pas être un « concours Lépine ». Elles doivent déboucher sur une nouvelle politique qui préserve les acquis obtenus par la lutte depuis 1946 et qui permette d’affronter les défis et les enjeux du présent, les urgences sociales, et de l’avenir (lutte contre le déréglement climatique, faire face à cette mondialisation et sa conséquence directe les accords de partenariat économique, l’avenir de la filière canne-sucre, l’intégration dans notre zone géo- économique). Aller vers plus de responsabilité pour plus d’autonomie nécessite de nouveaux outils : un pouvoir législatif, normatif et réglementaire.
Or, les restrictions discriminatoires imposées à l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution sont contraires à nos besoins.
Nous souhaitons :
– une collectivité territoriale dotées de pouvoirs élargis et un fonds de développement ;
– un plan de développement global et cohérent s’inscrivant dans la zone indianocéanique.
Force est de constater que les mots « différenciation », « changer de logiciel », « plus d’autonomie » sont de plus en plus entendus. C’est la preuve d’un constat partagé. Sur cette base, le PCR pense qu’il est possible que les Réunionnais s’entendent.
Le préalable est la suppression de l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution. Paul Vergès, Gélita Hoarau et Ericka Bareigts ont déposé des propositions de loi constitutionnelle dans ce sens.
Cette suppression permettra des conditions d’habilitation plus souples, ce qui donnera les moyens aux Réunionnais d’élaborer une politique adaptée à leurs besoins.