
Bernard Stasi est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à Paris.
Âgé de 80 ans il souffrait de la maladie d'Alzheimer. Né à Reims le 4 juillet 1930, c'est à l'âge de 18 ans que Benard Stasi fera le choix de la nationalité française, ses parents étant des immigrés.
Les dépêches ne manquent pas de rappeler, circonstances obligent, la trajectoire de cette personnalité politique française viscéralement opposée à Jean-Marie Le Pen et à ses thèses.
Médiateur de la République de 1998 à 2004, Président de la Commission chargée de rédiger un Rapport sur la laïcité en 2003, qui porte depuis son nom et qui fait autorité, Bernard Stasi avait eu une carrière ministérielle lointaine, en 1973, et brève, un an. Après ce bref passage rue Oudinot, il ne retrouvera plus jamais de portefeuille ministériel.
Âgé de 80 ans il souffrait de la maladie d'Alzheimer. Né à Reims le 4 juillet 1930, c'est à l'âge de 18 ans que Benard Stasi fera le choix de la nationalité française, ses parents étant des immigrés.
Les dépêches ne manquent pas de rappeler, circonstances obligent, la trajectoire de cette personnalité politique française viscéralement opposée à Jean-Marie Le Pen et à ses thèses.
Médiateur de la République de 1998 à 2004, Président de la Commission chargée de rédiger un Rapport sur la laïcité en 2003, qui porte depuis son nom et qui fait autorité, Bernard Stasi avait eu une carrière ministérielle lointaine, en 1973, et brève, un an. Après ce bref passage rue Oudinot, il ne retrouvera plus jamais de portefeuille ministériel.
Quand Bernard Stasi est nommé Ministre des Départements d'Outre-Mer en 1973 dans le 3ème gouvernement de Pierre Messmer, il est un des espoirs du Centre des Démocrates Sociaux (CDS), parti de centre gauche allié à l'UDR, lointain ancêtre de l'actuelle UMP.
Âgé de 43 ans ,c'est un jeune ministre, du moins pour l'époque, qui a déjà une carrière conséquente et remarquée de maire et de parlementaire. Tous les espoirs lui sont prêtés. Sa visite à La Réunion, quelques mois après sa nomination, fait sensation. Il est dans le département la première semaine de juillet 1973 et La Réunion se remet alors difficilement des premiers événements du Chaudron.
Par son approche des problèmes, par sa volonté d'écoute, par sa sensibilité aux conditions de vie des plus démunis et par son style fait de courtoisie et de respect, Bernard Stasi détonne.
C'est ainsi qu'il se rend dans à la prison de Saint-Denis et prend la mesure des conditions épouvantables de détention des prisonniers qui sont à plus de trente dans des cellules prévues en principe pour dix personnes, qu'il s'invite, hors programme, au Chaudron pour discuter de la situation des chômeurs et écouter leurs doléances, choisissant de faire patienter de longs moments les représentants de la Chambre de commerce qui l'attendaient en leur hôtel.
Mais surtout, il impose à la conférence de presse, donnée en préfecture, la présence de nos confrères de Témoignages, journal qui était alors boycotté depuis de nombreuses années par les autorités. Mieux il n'hésite pas à répondre avec courtoisie aux questions de Laurence Vergés qui représentait le quotidien communiste.
Âgé de 43 ans ,c'est un jeune ministre, du moins pour l'époque, qui a déjà une carrière conséquente et remarquée de maire et de parlementaire. Tous les espoirs lui sont prêtés. Sa visite à La Réunion, quelques mois après sa nomination, fait sensation. Il est dans le département la première semaine de juillet 1973 et La Réunion se remet alors difficilement des premiers événements du Chaudron.
Par son approche des problèmes, par sa volonté d'écoute, par sa sensibilité aux conditions de vie des plus démunis et par son style fait de courtoisie et de respect, Bernard Stasi détonne.
C'est ainsi qu'il se rend dans à la prison de Saint-Denis et prend la mesure des conditions épouvantables de détention des prisonniers qui sont à plus de trente dans des cellules prévues en principe pour dix personnes, qu'il s'invite, hors programme, au Chaudron pour discuter de la situation des chômeurs et écouter leurs doléances, choisissant de faire patienter de longs moments les représentants de la Chambre de commerce qui l'attendaient en leur hôtel.
Mais surtout, il impose à la conférence de presse, donnée en préfecture, la présence de nos confrères de Témoignages, journal qui était alors boycotté depuis de nombreuses années par les autorités. Mieux il n'hésite pas à répondre avec courtoisie aux questions de Laurence Vergés qui représentait le quotidien communiste.
A son retour à Paris, Bernard Stasi alerte le gouvernement sur la situation critique de La Réunion et sur la nécessité de prendre des mesures d'urgence. Mais si le style et l'action du ministre plaisent à certains milieux, il choque une grande partie des élus d'alors qui redoutent que ses actions ne profitent qu'aux autonomistes.
La démarche de Bernard Stasi, pour d'autres raisons, essentiellement budgétaires, ne convient pas non plus au ministre des Finances, un certain Valériy Giscard d'Estaing.
Un an à peine aprés sa nomination comme ministre des Départements d'Outre-Mer Bernard Stasi est débarqué.
Le journal Croix-Sud titre alors à la Une "Stasi : exécuté" et l'hebdomadaire catholique de préciser : "Les démentis n'ébranleront pas cette conviction de l'opinion publique à la Réunion comme en France. Il a donné l'impression d'être capable d'aller jusqu'au bout des choses, c'était suffisant pour soulever des espoirs subversifs aux yeux d'un ordre établi qui s'est senti menacé du même coup".
Un mois plus tard mourrait Georges Pompidou et aux élections présidentielles qui suivent, Bernard Stasi soutiendra Jacques Chaban Delmas contre Giscard d'Etaing, candidat auquel s'était rallié Jacques Chirac.
Bernard Stasi ne redeviendra plus jamais ministre. La Réunion lui aura coûté une carrière de premier plan.