Le feuilleton du Bénallagate continue et chaque jour apporte son lot de révélations.
Il y a tout d’abord eu l’audition, ce matin, de Patrick Strzoda par la commission d’enquête parlementaire du Sénat. L’occasion d’apprendre que, malgré sa suspension de 15 jours entre le 4 et le 22 mai, Alexandre Benalla a touché l’intégralité de son salaire au mois de mai.
L’information a fait l’effet d’une bombe et a immédiatement été relayée par la presse et les réseaux sociaux. Dans la foulée, l’Elysée a réagi en révélant que c’était à cause d’un décret de 1986 qui interdit la suspension de salaire. « La sanction notifiée à Alexandre Benalla est bien la suspension de 15 jours sans traitement. Mais l’article 43 du décret n° 86-83 du 17 janvier 1986 relatif aux dispositions générales applicables aux agents contractuels de l’Etat interdit expressément la suspension de traitement. Il a donc été décidé au moment de la notification de la sanction que cette suspension de traitement se ferait par le non paiement d’un nombre équivalent de jours de congés« , a réagi l’Elysée.
Un peu plus tard, on apprenait que c’était la rupture au sein de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale entre députés de la majorité et députés d’opposition. Ces derniers souhaitent auditionner de nouvelles personnes, notamment le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler. Une demande refusée par la majorité, qui considère que l’opposition souhaite faire d’une « affaire policière » une « affaire politique« . « Il est manifeste que l’opposition privilégie une approche politique et polémique qui vise à tirer profit de l’actualité loin de tout souci de la vérité« , a estimé la présidente de la commission. « Il nous apparaît donc inutile d’auditionner d’autres membres des cabinets du président et du ministre de l’Intérieur, dont les auditions que nous avons menées jusqu’à ce jour ont montré qu’ils n’avaient aucun lieu avec cette affaire« .
Enfin, en fin d’après-midi, on apprenait qu’une perquisition était en cours à l’Elysée dans le bureau d’Alexandre Benalla, en sa présence. La pièce avait été mise sous clé depuis sa garde à vue.
Hier soir, Emmanuel Macron avait déclaré un brin provocateur : « Qu’ils viennent me chercher !« . Il semblerait que son voeu ait été exaucé…