Le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la loi controversée « Macron » est commentée par les députés de la Réunion.
Les députés Huguette Bello et Thierry Robert se rejoignent dans leurs communiqués respectifs sur « l’aveu d’impuissance du gouvernement à convaincre sa propre majorité », dixit Thierry Robert ou « l’inspiration ultra-libérale de ce texte-phare du gouvernement » que fustige la députée. « Comment ne pas s’opposer au recul des droits sociaux, aux privatisations, au démantèlement du code du travail, au recul des services juridiques de proximité,… », prend comme exemple Huguette Bello.
Pour le premier, la « tentative de réforme visant à supprimer un certain nombre de petits blocages ne trouve pas les voix nécessaires puisque la majorité élue en 2012 l’a été sur un programme de mensonges et se montre conservatrice ». Le passage en force du 49.3 est « la confirmation, en acte, du fait que le gouvernement ne dispose pas des moyens de son discours », ajoute Thierry Robert.
L’attitude de l’UMP interpelle aussi Thierry Robert
Si elle concède que cet article (49.3, ndlr) va certes permettre à l’exécutif d’éviter le rejet du projet Macron, « il ne peut occulter que ce projet ne recueille pas l’adhésion majoritaire des représentants de la Nation », évoque la députée de la 2e circonscription qui rappelle que son intention était de voter contre.
Son homologue déporte également le viseur sur l’attitude des députés UMP. « Le groupe d’opposition UMP s’apprêtait à voter massivement contre ce texte pour des raisons purement politiciennes, à l’approche d’échéances électorales, alors que l’on peut supposer que ses membres approuvent le texte sur l’essentiel. Même quand on propose des petits pas, la politique politicienne reprend ses droits. Lorsque l’on est témoin de cela, on comprend les difficultés que l’on connaît à réformer notre pays. Cela doit changer », lance le député de la 7e circonscription de La Réunion.
Huguette Bello estime que le « moment est grave ». Elle souhaite que le gouvernement, « au-delà des artifices institutionnels, tire tous les enseignements de ce qui s’est passé ce 17 février à l’occasion de ce non-vote. La victoire de Hollande a été nette, particulièrement à La Réunion. Il est encore temps de renouer avec les engagements de 2012. »