Le 3 mars, Huguette Bello et Ericka Bareigts ont investi le bâtiment ex-Cimendef de Saint-Paul, dans des étages interdits au public.
Le coup de force des députées avait donné lieu à une altercation avec un vigile. Tous ces éléments avaient incité le propriétaires des lieux, la Région, à porter plainte contre les deux députées.
Dans un communiqué adressé le lendemain des faits, les parlementaires avaient surtout retenu la « tentative grossière de jeter le discrédit » sur leur démarche.
Mais la plainte a été suivie d’effet par le parquet de Saint-Denis. Huguette Bello et Ericka Bareigts seront convoquées devant le tribunal correctionnel à la fin du mois.
Les députées viennent de signifier qu’elles se feront un honneur de se défendre le 22 mars prochain devant le tribunal correctionnel pour violation de domicile. « Nous sommes traduites devant le tribunal comme de vulgaires délinquantes », s’exclame Huguette Bello, qui avait lancé le projet de médiathèque lorsqu’elle était maire de Saint-Paul de 2008 à 2014.
La parlementaire se félicite néanmoins que « contrairement au communiqué initial de la Région qui parlait d’agression du gardien, de manque de sang-froid, le président de Région ne retient pas dans sa plainte la qualification de violence. « Il y a des communiqués qui ne passent pas épreuve de la réalité », glisse Huguette Bello.
La députée, également conseillère régionale, assure avoir prévenu le directeur du cabinet de la collectivité régionale le 1er mars de sa visite l’ancienne médiathèque en compagnie d’Ericka Bareigts. « L’usage républicain veut que les administrations détachent une personne ressource pour accompagner un élu lors d’une visite. Au lieu de ça, nous étions attendus par une trentaine de gros bras qui travailleraient à la Région. Ils auraient été convoqués le samedi dès 8h30 », affirme Huguette Bello. « Ces méthodes du passé, ce climat de violence, n’honore pas celles et ceux qui les ont initié, et sont indignes de la population réunionnaise. De notre côté, personne n’a répondu aux provocations », poursuit-elle.
« Nous allons assister à un procès d’incompétence, de mensonges et de vieilles pratiques », ajoute pour sa part Ericka Bareigts. L’ancienne ministre assure que la procédure engagée par la Pyramide inversée est « un leurre, une manipulation, une tentative d’intimidation » : « avant de nous intimider, fo lèv bonèr ! Nous sommes des hommes et des femmes dobout’. Nous touchons là à des valeurs de la République que nous défendons ».