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Bello diffamée par Témoignages: « Il faut que ce jugement serve d’exemple »

La Cour d’appel a confirmé, hier, la décision rendue par le tribunal correctionnel dans l’affaire opposant Huguette Bello au journal Témoignages. Dans son édition du 8 juin 2012, le journal avait comparé la députée-maire « aux collaborateurs des nazis« . Condamné pour injures publiques et diffamation le 9 avril 2013, le journal se voit infliger un deuxième […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 31 janvier 2014 à 07H27

La Cour d’appel a confirmé, hier, la décision rendue par le tribunal correctionnel dans l’affaire opposant Huguette Bello au journal Témoignages. Dans son édition du 8 juin 2012, le journal avait comparé la députée-maire « aux collaborateurs des nazis« .

Condamné pour injures publiques et diffamation le 9 avril 2013, le journal se voit infliger un deuxième revers, cette fois en appel. L’organe de presse, en même temps que l’auteur de cet article, Roger Orlu, étaient condamnés chacun à 3.000 euros d’amende et à verser solidairement 3.000 euros de dommages et intérêts à Huguette Bello.

Toujours à fleur de peau lorsqu’il s’agit d’aborder cet épisode de la campagne électorale de 2012, la femme politique essaye de prendre de la hauteur face à une attaque qui laissera des traces.

« La campagne électorale ne donne pas droit à la diffamation, à porter atteinte de la sorte. Elle ne devrait pas laisser passer le sexisme, le racisme. Là, c’était de la diffamation. Il faut que cela serve d’exemple, que chacun réfléchisse. Le droit à la liberté d’expression pour établir des comparaisons injurieuses : ce n’est pas ça la démocratie !« , ne transige pas Huguette Bello.

« Comme beaucoup de Réunionnais, je suis une descendante d’esclaves. Mon nom est celui d’un affranchi alors m’assimiler à des collabo…« , souffle-t-elle sans vouloir restituer l’intégralité des comparaisons faites à son égard. « Quand j’ai lu ces propos, j’ai pleuré« , raconte-t-elle. Et pourtant, c’est bien après les élections qu’elle dit avoir pris connaissance de ce contenu de presse. Au point que son auteur « pensait sans doute qu’il n’allait pas être inquiété« , se souvient Huguette Bello.

Un épisode d’autant plus inadmissible pour elle qui repense au militantisme qui a été le sien « jusque dans les années 90 en faveur de la libération de Nelson Mandela« . Un exemple parmi d’autres livré d’ailleurs avec ces mêmes anciens compagnons de route. « Tout d’un coup, parce qu’il n’y avait pas pu avoir d’accord pour les législatives (le PLR sera créé en réponse à la rupture consommée avec le PCR, ndlr), ce journal s’est autorisé à diffamer« , retient-elle.

« Entamer des poursuites » et ne rien laisser passer

Déjà vigilante sur les propos diffamants à l’endroit de sa personne, l’élue redouble d’attention depuis ce dérapage. « Je lis beaucoup ce qui se dit dans la presse, sur les sites. D’ailleurs, nous n’avons pas laissé passer les propos diffamatoires proférés sur un blog utilisant le logo de la mairie« , tient-elle à faire partager, comme une mise en garde. Cette fois-ci, « l’auteur avait pu être identifié. On ne devrait pas encourager cet anonymat« , qui permet beaucoup de dérives selon la parlementaire. Désormais, elle dit faire le ménage de manière systématique. « Je laisse le soin à mon avocat d’entamer des poursuites« , explique l’élue de Saint-Paul.

La campagne électorale, source d’excès, ne va sans doute pas offrir de répit à Huguette Bello comme à l’ensemble des candidats sur le thème des courriers de lecteurs ou de commentaires plus que douteux. Camus écrivait : « Le souci des autres« , aime à réciter comme à son habitude Huguette Bello. « L’engagement politique » mérite ce même respect invite-t-elle.

Sur la probabilité que Témoignages use de son droit de porter ce jugement en cassation, Huguette Bello ne s’en soucie guère. « En le faisant, ils peuvent courir le risque d’aggraver leur peine« , calcule-t-elle.

 

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