
Jusqu’en 1808, les forces en présence s’observent. L’ennemi profite de l'escale commerciale d’un navire arabe pour franchir le pas. Menacé dès qu’il quitte le port, le capitaine arabe veut se mettre à l’abri des deux batteries de Sainte-Rose. Mais il se positionne entre la batterie principale et les navires anglais. Les militaires à terre ne peuvent tirer sans le mettre en péril. Les Anglais à l’abri des tirs des canons, entrent à leur tour dans la baie sans être inquiétés. L’équipage du navire arabe est exterminé et des marins se jettent à la mer pour échapper à la mort. On ne repêche qu’une vingtaine de survivants. Les Anglais depuis le navire arabe mitraillent la Marine de Sainte-Rose et les batteries avant de reprendre le large.

Le 8 août, la frégate, « La Néréide » et la corvette, « Le Saphir », sous les ordres du jeune commandant Corbett s’approchent de Sainte-Rose. Le petit port essuie les premiers coups de canons. Le 11 août 1809, les deux navires contournent l’île par le nord et reviennent à Sainte-Rose puis disparaissent. Le 16 août, ils réapparaissent et s’approchent plus des côtes jusqu'à jeter l’ancre dans la baie. Le coup de semonce lancé depuis la batterie ne change pas la situation. Les chaloupes sont mises à la mer. La petite douzaine d’hommes armés riposte devant Sainte-Rose avant d’abandonner les positions. L’ennemi s’empare du village et détruit la batterie. Le maire est fait prisonnier. La lutte est inégale, malgré les pièces de mitrailles dont disposent les forces françaises. La population terrorisée par le nombre d’assaillants et le peu de moyens de défenses qu’elle détient, n’intervient pas. Les combattants se retrouvent à deux contre cent et les Français abandonnent bientôt le combat. Aucune intervention de la Garde-Nationale n’est constatée. Les Anglais dont l’équipage est atteint de scorbut réclament des vivres, des fruits et de la viande, en échange de la vie sauve. Les Anglais, maîtres de la situation, restent au mouillage face à la Marine. Le 17 août, une centaine hommes de la garde de Saint-Benoît arrive à Sainte-Rose mais regagne leur base.

Les renforts qui arrivent encore de Saint-Jean et de Saint-Denis, rejoignent la Garde nationale de Saint-Benoît. Le Capitaine Corbett depuis « La Néréide » et le « Saphir » ordonne de tirer sur la colonne qui progresse encore. Les Français ripostent et font beaucoup de dégâts sur les navires anglais qui lèvent l’ancre et quittent la baie.

Sources :
-Dictionnaire Biographique de la Réunion n°2, Editions CLIP, 1995. L'Album de la Réunion, Antoine Roussin, 1860 à1869 ...
-Mario Serviable-Histoire de La Réunion.1990.ed-OCEANS
-Daniel Vaxelaire : Le grand livre de l'histoire de La Réunion - Le grand livre de l'histoire de La Réunion - Ste Clotilde (La Réunion) : Orphie, 2003. - 2 vol.