Jean-François.G, 52 ans, fait partie d’une fratrie de 10 enfants et vit dans la maison familiale au Port avec son neveu Laurent. Incapable de se mettre d’accord avec ses frères et soeurs, le bien est en indivision. La cohabitation se passe particulièrement mal entre les deux hommes car Laurent souhaite acheter la maison que son oncle refuse obstinément de vendre.
Le 26 octobre dernier, Laurent rentre tard à la case et constate qu’il n’y a plus rien à manger dans le frigo. Il cogne à la porte de la chambre de son oncle pour avoir des explications. Fortement alcoolisé, Jean-François.G réagit immédiatement par l’agressivité. S’en suit un ralé-poussé où Laurent reçoit un coup de pic à crabe à proximité du coeur. Il lui faudra casser le manche du pic pour que son oncle le relâche. Il le repousse en arrière, l’homme tombe dans la chambre et revient à la charge sur son neveu avec un sabre. Il lui porte un coup en direction de la tête.
Laurent se protège avec la main afin d’éviter de recevoir un coup au visage. Il désarme son oncle et lui porte trois coups avec le côté non tranchant du sabre pour se défendre. L’homme finira par s’enfuir. Laurent appelle les secours et la gendarmerie intervient aux alentours de 22h50. Ils interpellent le quinquagénaire et le placent en garde à vue. Présenté le 30 octobre dernier en comparution immédiate, le prévenu avait demandé un renvoi afin de préparer sa défense.
À la barre, Jean-François.G quelque peu fluet et malentendant – quand ça l’arrange – explique qu’il ne supporte pas son neveu car il s’occupe mal de la maison. Il apparaît au fil des investigations que c’est le seul à refuser de vendre. Comme l’explique la procureure : « Son comportement change avec l’alcool, il devient colérique et agressif. Les faits sont graves c’est pourquoi je demande une peine de 2 ans de prison dont une année de sursis mise à l’épreuve, des obligations de soins et une interdiction de contact avec la victime ainsi que le maintien en détention« .
« C’est un primo-délinquant, il n’a jamais était condamné. En prison, il va ruminer sa colère. Je vous demande une peine de la clémence et une peine plus raisonnable« , plaide la défense. Jean-François.G est finalement condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis mise à l’épreuve, l’ interdiction de détenir une arme pendant 5 ans, d’entrer en contact avec la victime, de se présenter au domicile commun pendant 2 ans ainsi que l’obligation de soins pour son addiction à l’alcool. Le tribunal ordonne le maintien en détention.