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Bas de la rue Maréchal Leclerc : Les toilettes de la ville St-Denis

Si le nom Maréchal Leclerc évoque pour la plupart d’entre nous une longue avenue piétonne, hautement fréquentée et bordée de boutiques plus ou moins tendance, on oublie rapidement que cette rue s’étend bien au-delà du croisement avec le boulevard de l’Océan. Car de l’autre côté du boulevard, la rue n’a en commun avec sa partie […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 18 décembre 2018 à 18H14

Si le nom Maréchal Leclerc évoque pour la plupart d’entre nous une longue avenue piétonne, hautement fréquentée et bordée de boutiques plus ou moins tendance, on oublie rapidement que cette rue s’étend bien au-delà du croisement avec le boulevard de l’Océan. Car de l’autre côté du boulevard, la rue n’a en commun avec sa partie haute que le nom.

Traverser la rue, c’est basculer dans un autre monde : les façades décrépies des magasins s’ouvrent tristement sur un petit trottoir sale, et une odeur nauséabonde s’en prend directement aux narines des quelques clients qui s’aventurent dans la zone.

 

D’où viennent ces relents insupportables ? De la dizaine de bouches d’égouts réparties sur la chaussée, et qui plusieurs fois encore la semaine dernière, ont vomi leurs déjections sur la route.

« C’est comme ça depuis plusieurs années » indique un commerçant sur la palier de sa boutique. « On voit les gens passer avec un mouchoir sur le nez pour ne pas sentir. Ils passent le plus vite possible et ne s’arrêtent pas dans les magasins ».

Une fois les services de la commune alertés, les égouts sont généralement débouchés dans la journée, mais le problème inhérent lui, persiste. Alors, des flaques d’excréments, d’urines et de déjections en tout genre se forment à nouveau quelques jours plus tard devant les vitrines.

 

Dans ce petit bazar, on a déjà vu une passante glisser sur les déjections, puis chuter dans la flaque immonde. Les commerçants attentionnés sont tout de suite venus à son secours et n’ont pas hésité à lui fournir des vêtements propres.

Mais c’est lorsqu’il pleut que la situation devient ingérable. Les flaques immenses envahissent la chaussée, et au passage des bus et des voitures, les éclaboussures atteignent l’intérieur des magasins, souillant parfois la marchandise.

 

La frontière entre le haut et le bas de la rue du Maréchal Leclerc est encore plus marquée à l’approche des fêtes de fin d’années. Dans cette partie qui semble laissée à l’abandon par la municipalité, seules deux décorations lumineuses ont été installées sur les réverbères.

« Là haut ils ont des animations et de belles décorations. Ici, encore une fois, on nous a oubliés », explique résigné le propriétaire d’une boutique de vêtements.

 

En comparaison, quelque 500 mètres plus haut, de magnifiques guirlandes illuminent le ciel, et un superbe sapin de Noël assure une atmosphère festive et propice aux achats.

 

Alors que la mairie de Saint-Denis vient tout juste de mettre fin au parking gratuit pour le mois de décembre, comment cette mesure a-t-elle affecté le bas de la rue du Maréchal Leclerc? « Il n’y a pas de stationnement ici ! Ça ne change rien pour nous ! Gratuit ou pas, il n’y a pas de parking ! », s’exclame ce vendeur.

Stationner dans la zone relève du challenge : depuis début octobre, le parking de l’Océan est fermé au public alors que des fouilles archéologiques y sont menées.

Un autre parking a été ouvert quelques mètres plus bas, au niveau de l’ancien « Ghanty »  pour compenser. « Allez voir la tête du parking, je ne crois pas qu’une femme seule ou avec des enfants ira se garer là bas… »

 

Sur place, la première chose que l’on aperçoit est une vieille machine à laver abandonnée au milieu d’un tas d’autres déchets.

Cet après-midi, le parking est loin d’être plein. Une dizaine de voitures à peine sont stationnées en plein soleil.

 

La crise des gilets jaunes, la fermeture du parking Océan, l’état désastreux des canalisations, voilà des cadeaux de noël dont les commerçants du bas de la rue Maréchal Leclerc se seraient bien passé. D’autant que c’est durant cette période que la plus part réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires.

Mais pour cela, encore faut-il que les clients soient au rendez-vous.

La mairie distribuera t-elle des pinces à linges à mettre sur le nez de ceux qui osent encore s’aventurer dans la cuvette des toilettes de la ville ? Peut-être attend t-elle que la chasse se tire toute seule …

 

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