Voilà une semaine que le secteur du BTP est paralysé par une grève illimitée. Dans leur démarche, les grévistes de l’intersyndicale entraînent avec eux, depuis ce début de semaine, des milliers d’automobilistes, et parmi eux d’autres professionnels.
C’est justement des professionnels de la zone industrielle 2000 du Port qui sonnent la révolte des personnes bloquées par ces barrages.
Ils sont à l’origine d’un appel à une contre-manifestation ce vendredi matin à 7h30, à hauteur du principal barrage de l’ouest : à savoir celui du rond-point de la Zac 2000, véritable artère économique de la cité portoise.
Après avoir subi 4 jours de blocage, ces professionnels ont décidé de passer à l’action. « Une démarche apaisée », tempère Claude (prénom d’emprunt), entrepreneur pénalisé. A ses côtés, d’autres professionnels implantés dans la ZI du Port tentent à l’heure actuelle de mobiliser le plus grand nombre de mécontents possible.
« Beaucoup d’entreprises ne peuvent plus travailler. De nombreux salariés vont être placés en chômage technique ce vendredi. Les livraisons ne sont plus assurées. La question c’est aussi de savoir pourquoi les forces de l’ordre ne bougent pas ? », demande-t-il. Devant cet immobilisme, son compère propose de « passer à l’action. »
« On n’ira pas à la confrontation »
« On n’ira pas à la rencontre des grévistes pour se bagarrer mais pour proposer , autant au patronat qu’aux syndicats, de retourner à la table des négo’ et surtout de manifester ailleurs, devant la préfecture par exemple ou leur entreprise. On comprend leur motivation mais ils ne peuvent pas prendre en otage toute l’activité économique d’autant plus qu’ils ne sont qu’environ 200 alors que le BTP à la Réunion c’est tout de même 16.000 personnes ! »
« A côté des professionnels, il y a aussi pas mal de jeunes qui ont raté leur examen et qui ne pourront le passer que l’année prochaine. Et les ambulances prises au piège : pensent-ils à la vie des gens en danger ? », interpelle-t-il.
« Nous on n’ira pas à la confrontation, mais il faut que l’on se fasse entendre. Nous irons à leur rencontre demain matin. »