Le Premier ministre Edouard Philippe s’apprête à annoncer demain une diminution de la vitesse sur les routes, de 90 à 80 km/h.
Officiellement, il s’agit d’oeuvrer afin d’obtenir une diminution des morts et des blessés sur nos routes.
Chaque vie perdue ou brisée est un drame et on peut comprendre que le gouvernement fasse tout pour diminuer leur nombre. Mais il ne suffit pas d’habiller une décision des habits de la lutte contre la mortalité pour qu’elle soit nécessairement bonne.
Ca arrange nos dirigeants de faire croire que c’est la baisse de la vitesse, et la répression qui va avec, qui sont à l’origine de la baisse du nombre de morts sur nos routes.
Si le nombre de morts a régulièrement diminué, c’est essentiellement dû à l’amélioration permanente de la sécurité sur nos voitures : airbag, renforts de sécurité latéraux, matières absorbantes de chocs, ABS, amélioration des pneus, etc…
La Sécurité routière, sous la pression de certaines associations intégristes qui ressemblent fort à de véritables sectes, n’hésitent pas à mettre en avant la vitesse.
La vitesse est rarement la cause principale d’un accident. Si elle l’est, c’est parce qu’elle est aggravée par la présence de consommation d’alcool ou de stupéfiants.
J’ai récemment subi deux contrôles de vitesse et j’ai perdu à chaque fois un point pour quelques km/h au dessus de la vitesse autorisée. Cela fait-il de moi un délinquant?
Par contre, à chaque fois, je n’ai subi aucun contrôle d’alcoolémie ni de stupéfiants.
Pourquoi? Parce qu’il est beaucoup plus facile de faire payer la vache à lait d’automobiliste qui a roulé à 57km/h au lieu de 50, que de courir derrière ceux qui roulent bourrés ou sous effet.
Déjà que la situation était devenue insupportable, elle va maintenant devenir invivable.
Résultat plus que prévisible? Une inflation exponentielle des procès-verbaux et des points perdus, avec comme conséquence un nombre de plus en plus important de permis perdus.
Et d’automobilistes qui continueront à rouler sans permis, avec tous les risques que ça comporte.
Pour eux tout d’abord car s’ils blessent ou tuent quelqu’un, il faut qu’ils s’attendent à payer des indemnités toute leur vie à la victime ou à sa famille.
Et pour les automobilistes qui roulent en face car, en cas d’accident, ils auront toutes les difficultés à se faire indemniser du fait que l’assurance d’un conducteur sans permis refusera automatiquement de le prendre en charge.