Tous les matins, Jacqueline, 73 ans, avait pour habitude de se balader à pied autour de chez elle. Le 17 octobre 2018, alors qu’elle arpente une rue étroite à Saint-Louis, une Polo blanche la percute de plein fouet.
Son corps est projeté dans les airs avant de finir sa course sur le bitume. Prise en charge par les secours, la gramoune est hospitalisée pendant 15 jours au CHU de Saint-Pierre. Incapable de réaliser les gestes du quotidien, elle se voit délivrer 95 jours d’ITT.
Depuis son accident, la Saint-Louisienne ne peut plus s’adonner à son loisir. « J’ai senti comme un gros vent sur moi. Je n’ai même pas eu le temps de voir la voiture. J’ai eu la jambe cassée et le bras cassé. Ma mâchoire a un décalage de trois centimètres, quand je mâche, ça me blesse. Et je ne peux plus marcher comme avant », regrette-t-elle dans le prétoire, ce jeudi.
Au volant du véhicule, Cédric, 29 ans, sort tout juste d’une nuit d’ivresse en boîte de nuit. Après avoir percuté la septuagénaire, l’homme s’arrête quelques mètres plus loin, abandonne son véhicule avant de finalement poursuivre sa route à pied.
Les gendarmes l’interpelleront trois heures plus tard au domicile de ses parents grâce aux papiers laissés dans son véhicule.
À la barre du tribunal correctionnel, Cédric présente d’emblée ses excuses à sa victime. Peu loquace, le prévenu peine à expliquer son alcoolisation massive (2,78 g/l de sang) et réfute avoir roulé à une vitesse excessive. Quant à son départ du lieu de l’accident, le vingtenaire explique avoir eu peur d’un lynchage des badauds.
« Il a tué son unique plaisir : celui de se balader. On est passé à côté d’une énorme catastrophe« , a souligné le le procureur Benoît Bernard, avant de demander 30 mois de prison dont 18 mois avec sursis probatoire à l’encontre de l’automobiliste. Ainsi que l’annulation de son permis et l’interdiction de le repasser pendant un an. Des réquisitions suivies à la lettre par le tribunal.