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Avec la Casud, Lebreton n’est pas décidé à laver son linge sale en famille

Une blanchisserie de Saint-Joseph n’obtient pas la tarification de l’eau pour les professionnels comme le prévoit une convention de la Casud et de Sudéau. L’entreprise se retrouve à payer des sommes exorbitantes pour la matière première de son activité. Une situation que dénonce Patrick Lebreton qui alerte sur la gestion de l’eau par l’intercommunalité et pénalise plusieurs habitants de la commune.

Ecrit par 1776023 – le vendredi 27 janvier 2023 à 10H52

Gérard et Fatma Fontaine sont blanchisseurs depuis plusieurs années. Ils possédaient deux locaux, situés à Saint-Pierre et Saint-Joseph, et recevaient l’eau auprès de deux sociétés (Véolia et Sudéau). Finalement, le couple décide de les fusionner pour ouvrir une seule entité dans la ZAC Les Terrass. 

Avec cette nouvelle structure, les commandes explosent et le travail ne manque pas. La consommation d’eau, leur matière première, est également à la hausse. Leur activité nécessite 350 m3 d’eau tous les deux mois. Ils savent que Sudéau à une convention pour un tarif préférentiel pour les professionnels qui consomment plus de 600 m3 par an, faisant passer le prix de 8€ le m3 à 70 centimes. Ils font donc la demande pour l’obtenir.

En avril 2022, ils reçoivent une lettre de refus pour la vente en gros de l’eau au motif que leur activité est non agricole, alors qu’elle concerne également les activités industrielles. Le courrier ne comporte d’ailleurs pas la signature du président de la Casud. Ils doivent donc débourser 5200 euros tous les deux mois pour faire fonctionner leur activité.

« Nous sommes montés les voir il y a deux semaines et ils nous ont expliqué que ce n’est pas une obligation d’appliquer cette convention. Ils nous ont dit que c’était comme une banque : des fois c’est accepté, des fois non. Ils nous ont aussi dit que cette convention n’existera plus dans six mois et que ça ne sert à rien qu’on se débatte » expliquent Gérard et Fatma.

La colère de Patrick Lebreton

Venu soutenir les commerçants, le maire de Saint-Joseph soupçonne une manoeuvre : « Qui nous dit que dans six mois, ils vont vous dire que maintenant c’est trop tard pour obtenir ce tarif ? » Patrick Lebreton est à la fois partagé entre la colère et la culpabilité. 

La culpabilité réside dans le fait d’avoir voté la loi Notre, qui a transféré des compétences municipales vers les intercommunalités comme la gestion de l’eau. Il qualifie ce vote d’erreur impulsé par « un grand Premier ministre qui s’est rétréci au fil du temps et qui se nomme Manuel Valls ». La colère est celle d’avoir financé auparavant des infrastructures de distribution d’eau qu’il ne maîtrise plus et pénalise à présent les habitants de sa commune.

Car les entrepreneurs ne sont pas les seuls Saint-Josephois pénalisés par la SPL Sudéau. Une dizaine d’habitants de la Crête n’ont pas pu obtenir de permis de construire, car le réseau ne permet pas d’alimenter les abonnés. Aucun investissement n’a été réalisé par Sudéau sur ce secteur, qui ne peut donc pas fournir le service. « Le président de la Casud veut régler ses comptes. C’est ça la triste réalité » affirme l’édile.

Une situation « qui ne va faire que s’empirer dans les 2-3 ans » selon lui. Un des nouveaux champs de bataille concerne le « tout potabilisation » désiré par la Casud. Une volonté politique que les usagers devront payer assure le maire. « Notre eau est souterraine à Saint-Joseph, c’est-à-dire déjà nettoyé, épurée et propre. Les eaux souterraines peuvent conduites à la canalisation pratiquement sans ajouts. » 

Il rappelle que le projet de la station de potabilisation de Cazala est estimé à 8 millions d’euros pour un coût de fonctionnement de 500.000 euros annuels.  Un chiffre conséquent alors qu’il assure que 50% de l’eau se perd en route. « À quoi sert de potabiliser de l’eau pour arroser les songes », formule-t-il. 

Si l’eau va devenir une source de conflit mondial et politique durant ce siècle, elle l’est déjà dans le sud de l’île.

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