
L’historien Auguste Toussaint, spécialiste de l’Histoire de l’Océan Indien a écrit une trentaine d’ouvrages. Faut-il extraire quelques paragraphes, pour étayer une thèse animée de partialité, ou aller plus loin ?
Comme mon père, je connais les plaies ouvertes par les pratiques de l’esclavage et de la chasse aux marrons.
Je ne pense pas qu’en déboulonnant une statue, l’on arrivera à en cautériser les blessures. Le professeur Prosper Eve l’a déjà souligné.
Je ne suis pas un spécialiste de l’Histoire, mais j’ai appris à admirer ce gouverneur qui a tant fait pour Bourbon et l’Isle de France entre 1735 et 1747, et pour le rayonnement de la France en Océan Indien, comme le disait si bien le professeur Philippe Haudrère.
Le gouverneur Labourdonnais travaille à la mise en valeur des îles.
Il déploie une impressionnante activité et intervient dans tous les domaines.
- Labourdonnais crée le Port-Louis à l’Isle de France et en fait le siège du gouvernement des Mascareignes.
- Il fait de Saint-Denis la capitale de Bourbon.
A l’Isle Bourbon, il se fait bâtisseur…
Il fait venir des artisans spécialisés, en particulier des charpentiers de marine, ainsi qu’une centaine d’artisans indiens. Les esclaves sont initiés au travail du bois, de la pierre, de la maçonnerie, aux métiers de la marine et au maniement des armes à feu. Ils participent à la construction de la capitale et de villes côtières.
Il fait construire des casernes, des hôpitaux, des bâtiments administratifs, des églises, des manufactures, des magasins. Il entreprend de grands travaux d’infrastructures routières. A Saint-Denis, il fait fabriquer un ingénieux pont volant pour charger et décharger les navires.
A l’Isle de France, il fait creuser le Port-Louis et fait baliser le chenal d’accès. Un arsenal est aménagé en vue de réparer et construire des bateaux pour la navigation à destination de Madagascar, des ports d’Afrique orientale et de l’Inde. Il utilise pour le faire des bois locaux. Il entreprend d’importants travaux de défense, dont deux fortins pour garder l’entrée du Port-Louis
Dans les îles sœurs, il veille à la santé de la population et des hommes d’équipage. Il fait planter sur les habitations du manioc et du maïs qu’il a ramenés du Brésil pour nourrir la population.
Il s’attèle, dans le même temps, au développement de l’agriculture.
Il assure la bonne conservation du café bourbon en faisant bien sécher les grains. Il encourage la culture de blé́, de riz, de haricots pour nourrir la population des iles et les équipages. Les colons feront planter du coton, de l’indigo et des fruits exotiques. Cependant entre les mois de décembre et avril, les cyclones peuvent ruiner les plantations et provoquer des disettes.
Il s’applique à développer le commerce maritime.
Il fait des échanges entre la côte d’Afrique et les îles et cherche de nouveaux débouchés pour le café en Asie et présente aux autorités des projets ambitieux pour les îles Mascareignes en vue de concurrencer l’activité des compagnies hollandaise et anglaise.
Labourdonnais a aussi des ambitions militaires.
En 1740, il remet au secrétaire d’État de la Marine, un plan de guerre pour donner aux Français la supériorité́ navale en Mer des Indes.
Élevé au grade de capitaine de frégate de la Marine Royale, il reçoit le commandement de 5 navires portant 1.200 matelots et 500 soldats. Lors de ce voyage en avril 1741, il récupère à nouveau au Brésil des plantes et de la canne à sucre.
Il mène des opérations militaires et rétablit l’ordre dans le sud de l’Inde en sauvant Pondichéry et Mahé. Mais, de retour au Port-Louis, sur ordre de la Compagnie, Labourdonnais doit renvoyer l’escadre en France.
Comme il le craignait, dès la déclaration de la Guerre de Succession d’Autriche le 15 mars 1744, les Anglais s’emparent des bateaux de commerce de la Compagnie. La Bourdonnais forme alors une escadre de fortune à l’Isle de France, où sont enrôlés des esclaves. Il sera fier de leur participation. Il obtient une victoire navale à Nagatapam, puis fait le siège de Madras qu’il prend en septembre 1946…
- En conclusion, ce gouverneur a certes été un grand navigateur et militaire, il aura beaucoup œuvré au développement des îles Mascareignes.
- Les réunionnais ont-ils à rougir de sa statue ? « Le vivre ensemble » doit-il pâtir d’un projet de « déboulonnage » de ce gouverneur ?
Les enseignements du Memorial ACT à la Guadeloupe seraient fort utiles…
Comme mon père, je connais les plaies ouvertes par les pratiques de l’esclavage et de la chasse aux marrons.
Je ne pense pas qu’en déboulonnant une statue, l’on arrivera à en cautériser les blessures. Le professeur Prosper Eve l’a déjà souligné.
Je ne suis pas un spécialiste de l’Histoire, mais j’ai appris à admirer ce gouverneur qui a tant fait pour Bourbon et l’Isle de France entre 1735 et 1747, et pour le rayonnement de la France en Océan Indien, comme le disait si bien le professeur Philippe Haudrère.
Le gouverneur Labourdonnais travaille à la mise en valeur des îles.
Il déploie une impressionnante activité et intervient dans tous les domaines.
- Labourdonnais crée le Port-Louis à l’Isle de France et en fait le siège du gouvernement des Mascareignes.
- Il fait de Saint-Denis la capitale de Bourbon.
A l’Isle Bourbon, il se fait bâtisseur…
Il fait venir des artisans spécialisés, en particulier des charpentiers de marine, ainsi qu’une centaine d’artisans indiens. Les esclaves sont initiés au travail du bois, de la pierre, de la maçonnerie, aux métiers de la marine et au maniement des armes à feu. Ils participent à la construction de la capitale et de villes côtières.
Il fait construire des casernes, des hôpitaux, des bâtiments administratifs, des églises, des manufactures, des magasins. Il entreprend de grands travaux d’infrastructures routières. A Saint-Denis, il fait fabriquer un ingénieux pont volant pour charger et décharger les navires.
A l’Isle de France, il fait creuser le Port-Louis et fait baliser le chenal d’accès. Un arsenal est aménagé en vue de réparer et construire des bateaux pour la navigation à destination de Madagascar, des ports d’Afrique orientale et de l’Inde. Il utilise pour le faire des bois locaux. Il entreprend d’importants travaux de défense, dont deux fortins pour garder l’entrée du Port-Louis
Dans les îles sœurs, il veille à la santé de la population et des hommes d’équipage. Il fait planter sur les habitations du manioc et du maïs qu’il a ramenés du Brésil pour nourrir la population.
Il s’attèle, dans le même temps, au développement de l’agriculture.
Il assure la bonne conservation du café bourbon en faisant bien sécher les grains. Il encourage la culture de blé́, de riz, de haricots pour nourrir la population des iles et les équipages. Les colons feront planter du coton, de l’indigo et des fruits exotiques. Cependant entre les mois de décembre et avril, les cyclones peuvent ruiner les plantations et provoquer des disettes.
Il s’applique à développer le commerce maritime.
Il fait des échanges entre la côte d’Afrique et les îles et cherche de nouveaux débouchés pour le café en Asie et présente aux autorités des projets ambitieux pour les îles Mascareignes en vue de concurrencer l’activité des compagnies hollandaise et anglaise.
Labourdonnais a aussi des ambitions militaires.
En 1740, il remet au secrétaire d’État de la Marine, un plan de guerre pour donner aux Français la supériorité́ navale en Mer des Indes.
Élevé au grade de capitaine de frégate de la Marine Royale, il reçoit le commandement de 5 navires portant 1.200 matelots et 500 soldats. Lors de ce voyage en avril 1741, il récupère à nouveau au Brésil des plantes et de la canne à sucre.
Il mène des opérations militaires et rétablit l’ordre dans le sud de l’Inde en sauvant Pondichéry et Mahé. Mais, de retour au Port-Louis, sur ordre de la Compagnie, Labourdonnais doit renvoyer l’escadre en France.
Comme il le craignait, dès la déclaration de la Guerre de Succession d’Autriche le 15 mars 1744, les Anglais s’emparent des bateaux de commerce de la Compagnie. La Bourdonnais forme alors une escadre de fortune à l’Isle de France, où sont enrôlés des esclaves. Il sera fier de leur participation. Il obtient une victoire navale à Nagatapam, puis fait le siège de Madras qu’il prend en septembre 1946…
- En conclusion, ce gouverneur a certes été un grand navigateur et militaire, il aura beaucoup œuvré au développement des îles Mascareignes.
- Les réunionnais ont-ils à rougir de sa statue ? « Le vivre ensemble » doit-il pâtir d’un projet de « déboulonnage » de ce gouverneur ?
Les enseignements du Memorial ACT à la Guadeloupe seraient fort utiles…