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Autopsie d’un édito de Jérôme Talpin (du JIR) : la neutralité feinte d’un « journaliste » gros doigts.

Je reproduis in extenso l'édito d'aujourd'hui de Jérôme Talpin, le monsieur fait divers du JIR (tout un programme), agrémenté de quelques commentaires, acides bien évidemment. Talpin donc, un "journaliste" qui aime bien se poser en donneur de leçons et camper l'adepte de la voie du milieu... malgré le caractère tabloïdesque de ses commissions, et les régulières condamnations pénales pour diffamation de son journal (publication judiciaire pour violation de la présomption d'innocence cette semaine). Je me livre à cet exercice car ce "papier" est un modèle du genre : il suffit simplement d'un petit peu d'exégèse, d'analyse du champ lexical employé par Talpin, pour saisir la supercherie de cet édito faussement neutre et apaisé. Gros doigt et vicelard, le crédo de Talpin.

Ecrit par Jean Jakanal – le vendredi 24 juillet 2015 à 19H09

« Pour la cinquième année consécutive depuis 2011, une attaque de requin a fait une victime, en ce mois de juillet, dans les eaux de l’Ouest. C’est aussi le quatrième drame depuis le début de l’année. Rodolphe, 45 ans, un surfeur chevronné de l’Étang-Salé, a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’agents de la base nautique de Saint-Leu et d’un autre surfeur qui lui a posé un garrot autour du bras. La vie de ce sportif ne semblait pas hier soir en danger. Tout le monde s’en réjouit et espère qu’il ne gardera pas trop de graves séquelles de cette attaque« .

Jusque-là, rien à dire à part une ponctuation qui laisse à désirer (ben alors la correction ?) et un sens certain de la tautologie.

Ces répétitions des attaques (que c’est mal écrit !) produisent l’impression terrible qu’un cycle infernal s’installe (Kévin au brevet des collèges n’aurait pas fait mieux). La douleur des familles est forcément immense. Mais à peine l’émotion dissipée, les mêmes réflexes ressurgissent. L’État produit un communiqué rappelant que la « procédure post-attaque a été activée par le préfet » et que les activités nautiques sont interdites.

C’est à partir d’ici que cela devient intéressant (« description » des forces en présence) :

1 / »Les associations dites de « prévention des risques » hurlent au scandale et demandent des comptes aux pouvoirs publics« 

—> « dites de prévention des risques » suggère avec la légèreté d’un pachyderme sortant du Mac-Do que ces mouvements de citoyens sont dans l’imposture et qu’elles ne méritent pas le respect dû à des associations œuvrant pour l’intérêt général.

—> L’emploi du verbe « hurler » (au scandale) est également lourd de signification : celui qui « hurle » est forcément dans l’incantation, l’hystérie, la rage, l’animalité (les loups hurlent), à tout le moins l’excès. Celui qui « crie » en revanche peut exprimer une colère, une douleur légitime devant une injustice ou un coup du sort. Le choix du verbe « hurler » n’est pas neutre. Donc ce qui se voudrait une description objective d’un état de fait (la répétition des mêmes schémas après chaque attaque) tourne immédiatement (à l’endroit des usagers de la mer, cible du JIR depuis 5 ans) au jugement de valeur, à l’anathème à peine voilé… Le message : des imposteurs hédonistes qui ne représentent qu’eux-mêmes (des « zoreys-surfers-chasseurs de requins« , c’est ça ?) gueulent comme des hystériques après chaque attaque et demandent que des boucs émissaires, des innocents, soient désignés comme coupables et lynchés sur la place publique.

2/ »Les communes expliquent qu’elles ont mis en place des projets et qu’il est encore trop tôt pour en mesurer les effets »

Neutre, pas folle la guêpe

3/ Les scientifiques sont pris pour cible et vilipendés pour n’apporter aucune solution immédiate

Là c’est magnifique de parti pris, un beau foutage de gueule.

–> Déjà tout vrai « scientifique » sait que le niveau de la bande de l’IRD de la Réunion est absolument piteux, la fac de St Denis est d’ailleurs classée 76ème/78 universités françaises, pas brillant. Un acteur de la crise requin, centralien et sorti major de son master de biologie marine à St Denis (sans forcer vu le niveau, d’après lui), m’a confié que le niveau des « chercheurs » locaux, des thésards, relevait plus du brevet des collèges que de l’enseignement supérieur. En aparté, à la préfecture, on ne cache pas non plus le peu d’estime que l’on porte aux « travaux » de Marc Soria et sa bande, d’ailleurs aujourd’hui largement « tricards » dans la crise requins. Donc rien que le terme « scientifique » est ici un abus de langage, mais bon, passe encore.

–> « pris pour cible et vilipendés » : bouc émissaires, victime expiatoires, sachants innocents et immaculés objets de défoulement collectif gratuit. Ben voyons.

Alors pour résumer :

     A /Marc Soria de l’IRD et ses copains de Vie Océane installent la réserve marine (en pleine station balnéaire) et sa réglementation, crétine au point d’oublier la présence de requins dangereux dans cette partie de l’Océan Indien. Tout le monde sait que la réserve est le bébé de Soria et de quelques autres scientifiques de lagon comme sa copine Chabanet.

     B/ Marc Soria et son IRD-cocotier installent la ferme aquacole en collaboration avec l’Arda (afin de choper un max de subventions croisées), valident la pose d’une double rangée de filets maillants pour protéger l’élevage d’ombrines des attaques de requins bouledogues (alors qu’il a prétendu qu’aucun requin bouledogue n’avait jamais été vu à proximité de la ferme), attirés par les millions de stimuli alimentaires produits (c’est même le JIR qui a sorti cette info). Ferme aquacole qui a forcément contribué à sédentariser des requins anthropophages à quelques kilomètres des plages de la station balnéaire de l’Ouest. Plus tard le même Soria dénoncera les velléités d’installation de filets maillants sur les plages pour protéger… des humains. Bravo Marco, on aime ton humanisme.

     C/ Marc Soria, toujours lui, fait adopter par l’ANSES (1999) une recommandation d’interdiction de commercialisation du requin bouledogue alors qu’aucun requin pêché à la Réunion n’a jamais été porteur de ciguatoxine. C’est un requin malgache qui a été analysé car Monsieur Soria croit dur comme fer (il est le seul et ne dispose d’aucune preuve) que le requin bouledogue (requin pourtant « très côtier » d’après les vrais spécialistes) réunionnais est une sorte de pélagique ou de semi-pélagique, un « grand voyageur » (sic) malgacho-réunionnais. La recommandation aboutit à un arrêté préfectoral d’interdiction de vente de chair de requin bouledogue et donc à un arrêt de sa pêche (= prolifération). Et enfin, cerise sur le requin massalé, à qui confie-t-on le soin de déterminer les causes de la crise, via la farce Charc 1 et 2 ? A ce Marc Soria, qui éduque au passage ces requins à l’hameçon, aujourd’hui impossibles à repêcher car effarouchés par la pose de balises acoustiques, aujourd’hui périmées. Du grand n’importe quoi que seul un DOM/gouvernorat bananier peut produire. En Italie (extrême inverse du nôtre), il serait déjà en prison, le peintre en biologie animale. Alors dans ces conditions, difficile de tresser une couronne de laurier à ce monsieur et à ses amis, qui sont semble-t-il en mode sous-marin depuis quelques temps (le début de la sagesse ?).

—> « pour n’apporter aucune solution immédiate » : ce qui est marrant avec le JIRouette, c’est sa constance éditoriale. Talpin écrit l’inverse de ce qu’avait écrit Montrouge, son boss, s’agissant des enseignements inexistants des programmes de tripatouillage de balises Charc 1 et 2 (à 3, on plonge ?). Pis encore, Jéjé tu n’as vraiment rien compris : Charc a au contraire considérablement augmenté le risque requins en éduquant à l’hameçon les bouledogues, malins, qui ne mordront pas deux fois (après avoir été capturés pour que Soria et les copains puissent faire mumuse avec des balises acoustiques, rappel). Sans parler des rétentions d’infos avérées et dénoncées par des nazes (à côté des prix Albert Londre du JIR ahaha) comme les journalistes d’Envoyé Spécial… Donc un programme scientifique qui contribue à tuer des gens et se sert de drames pour se faire financer, il est logique que d’aucuns ne l’apprécient pas trop.

4/ « Le programme Cap Requin, dont l’efficacité reste à prouver, en prend pour son grade de la part des associations environnementales« .

« Dont l’efficacité reste à prouver » : certes. En attendant ce programme a été recommandé par le plus grand spécialiste mondial de la gestion du risque requin, Geremy Cliff, biologiste marin directeur du Natal Shark Board d’Afrique du Sud. Autant dire que l’IRD de la Réunion, qui n’ a jamais compté le moindre spécialiste des requins en son sein et a débuté l’étude de ces bestiaux avec la crise requins (« l’aubaine requins » pour Blaison, le dauphin Flipper de Soria), est absolument incompétent en la matière par rapport à des gens qui bossent sur le sujet depuis des dizaines d’années… Et avec un vrai succès, comme aux Seychelles par exemple où un début de crise requins a été stoppé avec autorité et célérité (pêche significative des bouledogues). Mais la vérité, à quoi ça sert si cela ne fait pas vendre du papier, hein Jéjé ?

Le Talpin a ainsi la circonspection à géométrie variable.

« En prend pour son grade de la part des associations environnementales » : déjà, le collectif d’associations, pour l’essentiel non présentes sur l’île autrement que par le truchement du web et des réseaux sociaux, n’est pas « environnemental » mais « animaliste » ce qui n’est pas du tout la même chose. Également « en prendre pour son grade » signifie que les attaques sont sévères mais justifiées. Sacré Jéjé.

5/ « Les responsables du secteur touristique s’affolent pour leur chiffre d’affaires. La Région déprime de voir les efforts de l’IRT réduits à néant »

Déjà,l’accolement des termes « IRT » et « efforts » sonne comme une boutade, en soi. Et l’IRT, machin utile pour caser des people de troisième zone amis de la pire amibe inversée, a été pointée du doigt l’année dernière par la Cour Régionale des Comptes pour ses dépenses somptuaires et son inefficacité totale, malgré le coût exorbitant de ses campagnes de pub (confiées à des agences métropolitaines !) et autres salons à la con aux quatre coins du monde…

6/ « Et les médias sont accusés de donner une très mauvaise image de la Réunion désormais plus connue comme « ’île aux requins » que la grandiose « île intense ». Et les insultes fusent. Les procès en incompétences sont partout. Toujours plus violents« 

Talpin se victimise (pauvres médias !) et dénonce la violence qui sévit. Pauvre biquet. Alors que le JIR s’emploie avec une régularité métronomique à souffler sur les braises des antagonismes divers et variés, à offrir des tribunes libres aux pires extrémistes etc etc.

A ce titre, comment qualifier le traitement du JIR en matière de faits divers ? Délicat ? Mesuré ? LOL !

Et puis les dévorations d’êtres humains, en revanche, ne sont pas violentes, tout comme la chosification de ces victimes par les extrémistes auxquels ce canard donne open bar depuis bientôt 5 ans. Sans parler de la titraille avec jeux de mots pourris. Allez au hasard, s’agissant du pauvre Eddy Chaussalet : « Une imprudence qui lui coûte un bras« . La famille et l’intéressé n’ont certainement pas du trouver cela « violent« , pas vrai Jéjé la finesse ?

S’agissant du caractère blanc/blanc du JIR et de son respect de la déontologie journalistique : qui a écrit la grande majorité des articles traitant de la crise requins ? Le fumeux Latournerie qui ne cache pas ses accointances avec les antispécistes de Sea Shepherd. De beaux articles publi-rédactionnels pondus avec l’objectivité d’un… militant sharklover/greenie ? Déontolo… hein ?

7/ « Dans les semaines qui suivent, la vigilance face à l’océan connaît un pic avant de se relâcher. Et malgré les dizaines de milliers d’euros déjà engloutis dans la prévention des risques requin, les drames se succèdent« 

Talpin aime bien le populisme, la grosse démago qui tache. Que sont « des dizaines de milliers d’euros » face à l’ampleur de la crise ? Le Talpin sait-il combien coûte cette bouse de NRL ? Les stades de foot péi pour des sportifs amateurs de 14ème division ? Les ravages de l’alcoolisme ? Sont-ce les surfers et les baigneurs qui ruinent l’île ? Au fait, qui a accaparé plus de la moitié des fonds alloués à la crise ? Le programme CHARC (800.000 euros, a minima), lequel nous a appris que les requins nageaient dans la mer (sans exagération, même Montrouge le dit).

Talpin sait-il que 0 (zéro, nada, zebi, que dalle) euro n’est allé aux sinistrés économiques de la crise ? Alors qu’au moindre orage et chouinage d’agriculteurs la solidarité nationale, comme on dit, joue à fond ?

Qu’importe, pour Talpin, il s’agit de donner à manger aux bas du front et autres racistes, son lectorat.

Un final en apothéose :

8/ « On l’a dit, l’attaque, dimanche dernier, d’un surfeur dans une compétition mondiale en Afrique du Sud montre que la Réunion ne peut être considérée comme un cas à part. La recrudescence subite d’attaques de squales en Caroline du Nord, aux États-Unis, indique peut-être que ces événements sont liés à des phénomènes climatiques mondiaux. Et surtout, que personne ne peut avancer des certitudes sur les causes« 

Ce brave Talpin connaît-il la règle de trois pourtant enseignée au CM2 (on recrute au JIR dès le CE1) ? Peut-on raisonnablement comparer le risque à la Réunion, 2.000 fois plus élevé qu’en Australie en valeur relative (quoi ?) et le risque dans ces nations comptant chacune des millions de surfers avec un nombre d’attaques comparables au nôtre, sur quelques kilomètres de côte chez nous contre des dizaines de milliers chez ces nations ? Pas sûr. Jéjé, regarde ton i-phone, tu dois avoir une appli « proportionnalité« , vas-y garçon.

De plus, le Talpin met son gros doigts sans le savoir sur une réalité : la protection des grands blancs est aujourd’hui largement discutée ; ces poissons seraient aujourd’hui trop nombreux, d’où la multiplication des attaques récentes où il sont impliqués. Mais pour le savoir, Jéjé, il faut lire autre chose que des statuts facebook.

Enfin, remercions notre madame Irma du risque requins : ce seraient des « phénomènes climatiques mondiaux » qui expliqueraient toutes ces attaques. On est couillons, tous : Il suffisait de demander à Jérôme les gros doigts !

9/ « Que faire alors en attendant ? Sécuriser les sites ? Oui mais dans des conditions très rigoureuses, comme l’a montré l’encadrement récent de jeunes surfeurs. À part ça, on ne voit pas comment il est possible de remettre en cause l’interdiction des activités nautiques décrétées par le représentant de l’État. L’urgent est bien sûr de ne plus déplorer de nouveaux drames. « Chacun d’entre nous doit prendre conscience de la réalité du danger et ne pas s’exposer au risque encouru », écrit en lettres rouges le préfet dans son communiqué d’hier. On pourra toujours considérer que c’est une posture qui arrange bien les pouvoirs publics, et qu’elle leur permet d’ouvrir le parapluie ou de se retrancher dans l’indécision. On pourra aussi déplorer que c’est sombrer dans le fatalisme. Mais prétendre le contraire, pour l’instant, est un comportement criminel« 

Là c’est du creux total, de la vacuité absolue : « Force est de constater que loin s’en faut, les choses n’en diffèrent pas moins tout en restant identiques, au bas mot« . Bien dit jéjé, t’es un champion.

Conclusion : la vacuité insidieuse, la roublardise désinformative, la déontologie vue comme une maladie vénérienne, c’est du Talpin. Et comme j’aime bien l’écologie, je recycle une de mes formules préférées : « Talpin est à l’information loyale et objective ce qu’un vieux cheval roumain est aux lasagnes surgelées : un fâcheux malentendu« . Et comme disait sa grand-mère : « Jérôme a toujours été tellement gros doigts, que gamin il ne risquait pas de s’électrocuter avec une prise électrique ; ce qui nous a permis de faire l’économie de dispositifs de sécurité-enfants« .

 

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