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Aumônerie de l’Université: « Les jeunes doivent trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui »

L’Université de la Réunion accueille son nouvel aumônier. Après une mission d’un an, le Frère Dominicain Thomas De Gaborie est sur le départ, passant le relais au Père Jésuite Sébastien Vaast. L’occasion de faire un portrait de deux personnalités qui se croisent.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 20 septembre 2016 à 14H23
Arrivé à la Réunion depuis neuf mois, le Père Sébastien Vaast est originaire de Provence. Il est tombé « amoureux de l’île » il y a trois ans lors d’un séjour. À 40 ans, il est professeur de Science et Vie de la Terre. Il a enseigné sept ans à Marseille et deux ans à Bordeaux dans un établissement jésuite. Il est vicaire dominical à Sainte-Suzanne en plus de sa fonction d’aumônier de l’Université de la Réunion.

« L’aumônerie est un milieu de vie réservé aux étudiants, collé au campus. La fonction d’aumônier est de coordonner et de faire vivre l’aumônerie. Il y a une longue tradition française entre les aumôneries et les universités, comme avec les prisons et les hôpitaux.
 
« Il faut se battre contre la peur environnante »
 
Le grand défi, c’est la jeunesse, avec toutes les questions autour du monde d’aujourd’hui, du milieu de l’emploi. J’ai eu un éclairage sur les étudiants de l’université. Ici, 60% des étudiants sont boursiers contre 25% en métropole. 1 sur 3 obtient sa licence, certains jeunes sont en grande précarité. L’université la plus proche est à 10.000 km et le classement au niveau national place la Réunion à l’avant-dernière place.
 
J’espère pouvoir collaborer avec le nouveau président d’Université pour former des jeunes intelligents, acteurs de leur vie, de leur île et confiants dans l’avenir. Il faut se battre contre la peur environnante.
 
L’aumônerie est un lieu pour accueillir les étudiants, se poser, partager et écouter. Les lundis soir, nous faisons des soirées film, débats, témoignages, conférences. Le mardi, nous prions ensemble. Le mercredi, nous organisons un grand repas, généralement il y a plus d’étudiants.
 
Nous proposons aussi une formation pour une sexualité adulte et responsable le jeudi midi. Quatre fois dans l’année nous faisons des sorties, généralement des randonnées dans les cirques.
 
Nous proposons également une préparation aux sacrements (baptême, communion, etc). Pour des raisons familiales ou des parcours de vie, plusieurs étudiants n’ont pas eu l’occasion de se faire baptiser par exemple. »
 
« On m’a envoyé pour durer »

 
Je suis là pour durer. J’ai proposé de venir à la Réunion et mon supérieur a accepté, en soulignant le besoin auprès de la communauté. »

 

Après trois ans à la tête de l’aumônerie, le Frère Dominicain Thomas De Gaborie est sur le départ pour Manille aux Philippines. Ce médecin de 39 ans en cancérologie à la clinique de Sainte-Clotilde est également chargé des questions bioéthiques pour le diocèse. Il a récemment décroché un master de théologie et enseigne la philosophie et la médecine à l’université. Ordonné prêtre il y a trois ans, il est originaire de Bordeaux.
 
« Le bilan est très positif, je suis très satisfait de l’évolution depuis un an. J’ai repris une aumônerie en ruine, fermée toute la semaine et désertée par les étudiants. Petit à petit, on a tout rénové, dans les murs et dans les personnes ».
 
« L’objectif est que ces jeunes puissent trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui »
 
On a réussi à rouvrir l’aumônerie tous les jours, pour un passage de 40 étudiants tous les jours. Ensuite, nous avons repris les activités, avec plusieurs thématiques par soirée. J’ai vraiment voulu que l’aumônerie soit animée par les étudiants et pour les étudiants, l’occasion de confier des missions aux jeunes.
 
L’objectif est que ces jeunes puissent trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui. On réfléchit sur des sujets de société, d’actualité.
 
Le souvenir que je garderais est la dynamisation de l’aumônerie. Ça a été un énorme boulot mais je garde avec moi chaque étudiant. J’ai également la joie de la confier à quelqu’un de grande valeur, qui poursuivra sur cette lancée.
 
Je vais continuer mes études à Manille, avec un doctorat en théologie. J’y suis envoyé pour deux ans. Je suis envoyé dans une fondation pour les enfants des rues, qui me tient à cœur. J’ai pour projet d’y monter une structure pour personnes âgées qui meurent sur les trottoirs à Manille. »
 

 

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