Le départ de Croire et Oser
Vanessa Payet-Pignolet: « J’ai quitté le parti que j’aime encore profondément. C’est un parti que j’ai connu très tôt et que j’aime beaucoup car il est composé de gens qui n’ont rien à gagner si ce n’est que de mettre leur coeur et leur énergie pour batailler pour un projet et pour le pays. J’ai juste eu des divergences avec son secrétaire général. Je ne trouvais plus ma place et je n’avais pas forcément d’espace possible pour dire les choses. J’ai donc fait le choix de quitter le parti et de le laisser intact et laisser Alexandre poursuivre son aventure avec le parti qu’il a créé aujourd’hui ».
« Réconcilier le citoyen et le politique »
Tous deux originaires des quartiers du canton (La Bretagne / Bellevue pour Vanessa Payet-Pignolet et Bois de Nèfles pour Laurent Grosset), le duo compte sur sa connaissance du secteur pour aller au devant des électeurs à travers un discours « franc et sincère ». « Il faut cesser de mentir aux électeurs et de proposer un catalogue de belles promesses dans l’unique et seul but de gagner des voix », clame le binôme, qui milite pour l’application de la règle stricte « un homme, un mandat », car disent-ils, « un élu doit vivre et pratiquer la même réalité et cesser d’abuser de tous les privilèges qui le déconnectent des problématiques de ceux dont il porte la parole et les intérêts ».
« Placer l’humain au centre des sujets »
Le duo a défini un programme où le travail avec la population et la qualité de son accompagnement « sont au centre » de leurs préoccupations. « Il est temps de considérer l’humain et de le placer au centre des sujets. Le Conseil Départemental devrait remplacer la gestion administrative de « dossiers » par « un accompagnement de l’humain ». « Cela passe par la nécessité d’écouter, d’entendre et de construire avec la population », maintiennent les candidats de la liste « Et si on changeait ? »
Un programme construit autour de trois grands axes: la lutte contre la spéculation foncière, afin de permettre aux habitants des quartiers de devenir propriétaires de leur logement, mais aussi la lutte contre l’urbanisation massive en repensant le modèle des logements proposés. Vanessa Payet-Pignolet et Laurent Grosset plaide pour un retour à des habitations « en phase avec les traditions locales comme la maison avec petit jardin) et son esprit créole autour de la famille et de la convivialité ».
Deuxième axe, la mobilité avec l’accompagnement de ceux qui souhaitent se former en métropole. « Par le biais du CNARM, il ne s’agit plus seulement de payer un voyage et une formation, mais de conventionner avec les associations réunionnaises, très solidaires et présentes en métropole, pour accompagner humainement le jeune qui décide de partir se former », expliquent-ils, rappelant que l’isolement est l’une des causes « du mal-être et de l’échec du projet’. Ils ajoutent: « Nos jeunes formés, qui sont capables de s’installer et de construire la société réunionnaise, doivent pouvoir être accompagnés pour qu’ils ne soient plus forcés de rester en France métropolitaine ! »
Enfin, dernier point, considérer « entièrement » les problématiques des personnes dites fragiles et notamment les seniors en s’assurant que ces derniers « soient traités dignement » en intégrant leur besoin de relations humaines et d’échange dans leur prise en charge quotidienne ». « Il ne s’agit pas seulement de proposer des places supplémentaires en EHPAD, mais de penser à des prestations qui ressemblent au mode de vie de nos gramounes. Il faut envisager un mélange générationnel dans les structures permanentes ou d’accueil de jour pour favoriser le partage et la transmission ».
Pour les personnes en situation de handicap, Vanessa Payet-Pignolet et Laurent Grosset regrettent que les dossiers traités par la collectivité départementale soient faits « mécaniquement sans la prise en compte de l’humain ». « Cette gestion encore administrative doit cesser, et ce public et leur famille, doivent être accompagnés, aux côtés de ceux qui travaillent et se consacrent chaque jour à améliorer le quotidien de ces personnes en situation de handicap », concluent-ils.