Il y a comme ça des moments privilégiés dans une vie de lecteur compulsif.
Je vous parlais la semaine dernière du roman totalement déjanté, passionnant, inhabituel, de notre ami Arnold (« Résidence séniors »). Cette semaine, re-belote avec une autre petite pépite, « Abdelkrim ou la clef des mondes ». Remercions l’UDIR à qui revient l’initiative de cette publication : que voilà un plaisir sans mélange !
Le grand guerrier marocain qui donna tant de fil à retordre aux armées françaises (mais qu’allait-on foutre aussi chez ces gens ???) a fini par se faire capturer et a été exilé aux antipodes… c’est-à-dire chez nous. Et il va croiser le chemin très erratique de la Agatha, pas celle de Nino Ferrer, l’autre, la Christie.
Ne me dites pas que ces rencontres sont totalement impossibles : suffit de garder (un peu) son pouvoir de rêve et d’émerveillement. Abd-el-Krim, le fier guerrier du Rif, a réellement été « logé » dans Château-Morange, à quelques poils de chez moi, tiens. Et les soirs de pleine lune, lorsque Grand-Mère Kal batifole du côté de Mahavel, elle est remplacée au pied levé (pas par moi, je sais !!!!!), Boulevard-de-la-Trinité, par de petits chevaux arabes avec guerriers en burnous, pourchassés de près par une très anglaise lady se prenant pour Marple herself.
Ces deux cerveaux vont en voir des vertes, des pas mûres et des pourries, avec revenants, fantômes farceurs, assassin insaisissable, sorcières plus connes que leur balai etc.
L’intrigue est suffisamment bien ficelée pour nous tenir en haleine jusqu’au bout, avec rebondissements, improbabilités cocasses, coups de théâtre réglés comme du papier à musique, je vous en passe et des meilleures.
Voilà ce que j’appelle un excellent roman : celui qui vous fait voyager et rêver et, à la fin, vous fait dire « Quoi ? Déjà fini ? »
Pour les non-férus d’Histoire, Abd-el-Krim est ce cavalier arabe qui laisse la vie sauve à Van Damme dans un film d’aventures guerrières, « Légionnaire », assez réussi au demeurant.
Je ne vous dévoile pas plus de détails, vous laissant le plaisir de déguster sans modération… si vous avez des potes qui s’appellent comme ça !
Abdelkrim ou la clef des mondes
Peggy-Loup Grabat
Avec une très jolie couverture de Daisy Jauze
Editions UDIR
En librairie – 15 euros.
Deux suites nous sont promises ; on attend avec impatience. Si on pouvait suggérer à l’auteure d’improbables rencontres :
. Dracula vs. Grand-Mère Kal
. Macron et l’Abbé Pierre
. Sinimalé et Voltaire
. Vira et Jean-sans-Terre…
Nous attendons vos idées.