Hervé Marodon a encore à travers la gorge, la fameuse rencontre qui s’est déroulée vendredi soir à la pyramide inversée du Moufia, à Saint-Denis. “Certains de nos interlocuteurs ont manqué de respect aux transporteurs. Nous nous sommes déplacés pour rien. Je ne crois pas que la Région Réunion était prête à mettre le plus petit centime d’euro sur la table”.
“Nous avions pourtant proposé une piste de travail : vendre le gazole à son prix de revient, à 1,30 euro aux particuliers, et à 1,25 euro comme c’est le cas actuellement, aux transporteurs”. Cette proposition a été mal accueillie, surtout par le conseiller régional Yvon Virapin.
“Je reconnais que ce serait une décision impopulaire, mais c’était une piste de travail”. Les échanges vifs qui s’en sont suivis, ont incité l’intersyndicale des transporteurs presque unanime, à quitter la rencontre après deux heures de discussion.
La colère n’était pas tout à fait retombée ce matin, du côté des transitaires. “Négocier n’a rien donné, nous allons passer à d’autres moyens d’actions”. Le syndicat des transitaires et des transporteurs ont ainsi décidé de bloquer le port à leur manière. “Aucune marchandise, aucun container ne sortira ou n’entrera dans l’enceinte portuaire, à partir de mercredi”, confirme Hervé Marodon.
Si cette action n’aura aucune incidence sur la livraison des marchandises déjà à l’extérieur et à destination des grandes surfaces, les deux premiers jours, la situation pourrait vite se dégrader. Quatre bateaux sont par ailleurs attendus ce jeudi.
L’hypothèse de ce blocage en ce début de période des fêtes de fin d’année, fait courir des risques à toute l’économie locale, et surtout aux commerçants qui espèrent réceptionner leurs commandes dans les délais.
Dans ce contexte, le syndicat des transitaires et des transporteurs mettra-t-il sa menace à exécution ?
Ces propos sont peut-être un début de réponse : “on en a marre qu’on nous prenne pour des rigolos…”